La crise du lait refait surface. Le lait pasteurisé en sachets a disparu dans certaines régions du pays alors que dans d'autres le sachet d'un litre est cédé à 30 voire 35 DA. Ces tarifs sont pratiqués par les vendeurs en toute liberté alors que le prix du lait est administré et arrêté à 25 DA par les pouvoirs publics, en dépit de toutes les pressions exercées pour le faire augmenter. La pénurie a pour origine la colère et la révolte des producteurs. Cette pénurie est provoquée par une crise de confiance qui dure et qui persiste entre les producteurs et l'Office national interprofessionnel de lait (Onil). Les producteurs ont dénoncé le contrôle offensant qu'ils subissent, ces derniers mois, de la part des services de contrôle de la qualité et des prix, ainsi que par les agents des impôts. Ce contrôle a ciblé tous les opérateurs et unités de production de lait pasteurisé depuis plusieurs mois et intervient après les accusations faisant état de la malhonnêteté et des pratiques de vol et de tricherie sur les quantités et dosage du lait. Ce contrôle arrive après une période critique traversée par les deux parties concernant le durcissement du contrôle des quantités de poudre de lait dispatchées par l'Onil aux transformateurs. Des critiques et des pratiques qui ont poussé les opérateurs à fermer leurs usines en vue de changer d'activité. «A chaque fois, nous sommes taxés de tricheurs, de voleurs, de fraudeurs. Nous sommes devenus la cible de tout contrôle opéré à cause de ces accusations lancées à tort et à travers. C'est une situation que nous déplorons fortement. Nous ne sommes plus capables de supporter ces comportements que nous considérons comme une indignation à notre égard», a expliqué un producteur de lait pasteurisé. Les transformateurs imputent cette pénurie de lait pasteurisé dans certaines régions à l'interruption de la production. «Une cessation qui a pour origine le refus de prendre des quantités de poudre de lait périmées et stockées depuis plus de six mois chez l'Onil», ont-ils expliqué. Outre la ségrégation faite entre les producteurs du secteur public et privé dans la distribution de la poudre de lait, les producteurs dénoncent les prix excessifs pratiqués par l'Onil. «Ce sont des prix nettement supérieurs à ceux pratiqués sur le marché international qui ont, d'ailleurs, connu une baisse de plus de 50% depuis plusieurs mois. Ceci d'autant que le rôle de l'Onil est de réguler le marché, il n'a pas une vocation commerciale», dira un autre. Plusieurs assemblées ont été tenues par les producteurs en vue d'exposer leur problème relatif à la dégradation de cette relation qui ne répond plus à l'objectif essentiel recherché par la création de cet office. «La relation Onil-producteurs n'a pas évolué dans le sens souhaité. La dégradation de cette relation a touché l'aspect de la prestation, le côté commercial, les quantités et tout. C'est une situation qui a des répercussions fâcheuses sur la production nationale. Nous avons pu éviter la crise de la hausse des prix de la poudre au niveau international et voilà que nous nous retrouvons face à une autre crise relationnelle très tendue», a expliqué un producteur. Pour avoir de plus amples informations sur le sujet, nous nous nous sommes déplacés à l'Onil, mais nos tentatives de nous rapprocher d'un responsable sont restées vaines.