Une étude sur l'égalité des genres dans le journalisme algérien a été présentée hier par la journaliste et chef de bureau du Temps d'Algérie à Contantine, Ilham Tir-Belmahi, à Alger lors d'un séminaire ayant pour thème «Femmes journalistes : carrière, leadership et activités syndicales». Cette étude a touché 175 femmes journalistes exerçant dans l'audiovisuel et la presse écrite. Selon les résultats de cette enquête menée en novembre 2008 par la Fédération internationale des journaliste (FIJ) dans les wilayas d'Alger, d'Oran, de Sidi Bel Abbès, de Tlemcen, de Constantine, de Annaba, de Skikda et d'El Oued, dix des journalistes interrogées sont membres du Syndicat national des journalistes et 63% n'appartiennent à aucune formation syndicale. Absence de promotion, manque d'accès à la couverture de certains sujets et les bas salaires sont les principales difficultés évoquées par ces journalistes interrogées. Selon les chiffres de l'enquête, 59% de ces femmes rencontrent des difficultés de salaires, 46% n'ont pas accès aux promotions et 32% ne peuvent assurer certaines couvertures médiatiques alors que 14% doivent faire opposition à leur famille pour pouvoir exercer ce métier. Pour près de 53% des réponses, la raison essentielle de la différence salariale est liée à une meilleure relation avec l'employeur, alors que 14% attribuent cette différence à une discrimination envers les femmes. L'enquête révèle en outre que la transparence salariale dans les médias algériens est absente. En fait, dans 78% de cas, les salaires ne sont pas connus. Seulement pour 14% des femmes interrogées, les salaires sont connus et ce grâce à une convention collective. S'agissant de promotions, 33% des journalistes interrogées occupent des postes de responsabilité dont 63% sont chefs de bureau ou chefs de rubrique, 6,24% rédactrices en chef, 0,89% directrices et 0,45% propriétaires de médias. Enfin, trois thèmes ont été privilégiés pour une prochaine campagne sur l'égalité des genres dans le journalisme. Il s'agit de la formation professionnelle, de la création d'un comité des femmes et d'une campagne contre le harcèlement sexuel.