Couleurs franches, vibrant sous la lumière. La peinture de Mira est une féerie où le merveilleux joue avec des coloris flamboyants. On embrasse par le regard cette peinture surréaliste où les lignes se déroulent avec fluidité pour former les différentes parties techniques, sans jamais révéler de rupture. Elle «croque» sous son pinceau des scènes de vie dans les trente tableaux qu'elle expose. Début de la vie, Touareg et mirage, voile perdu. Dans une harmonie de gris bleuté et brun adouci, ces êtres par leur attitude, par leur regard, manifestent une intériorité qui marque leur attachement à la vie. Dans Résurgence, Suspension du temps et Rêveuses, dans ces traits, très impressionnistes, Mira nous offre une délicate harmonie dans le tremblement et le scintillement calculés des touches. C'est peut-être un hommage qu'elle rend à la douceur et à la finesse de sa mère. Mira utilise aussi les «aouchem» Les thèmes de la musique et de la danse sont aussi souvent abordés par Mira. D'autres sujets aussi dans les bras où l'artiste associe tout naturellement l'émotion de l'instant à la résurgence de souvenirs. Dans ces œuvres, Mira utilise aussi les «aouchems» lorsqu'il s'agit de représenter la tradition algérienne. Mira au s'khab ou Casbah éternelle. La femme est souvent présentée dans ses œuvres, elle est appréhendée de façon sensible et symbolique. Parfois aussi, le talent consiste à ce que le spectateur soit dérangé malgré l'apparence paisible et claire du tableau. Des êtres sont marqués de solitude, en action ou en attente, allant comme des ombres sur des murs absurdes… c'est le surréalisme. Mira a commencé à exposer à partir de 1989 dans différentes régions de l'Algérie. Elle eut le Grand Prix d'Alger en 1994. Parmi les différentes possibilités artistiques qui lui étaient présentées, elle a préféré la peinture. «Je n'ai pas choisi la peinture, c'est elle qui m'a choisie», nous a-t-elle dit. Les jeunes femmes mélancoliques dans ce monde avec leurs doutes et leurs incertitudes, comme les soirs d'été ou la mélancolie des matins gris. C'est peut-être l'influence du peintre polonais Mataikos qui resurgit en elle. Mais Mira ne peint pas la guerre ni le drame. «Ma peinture reflète ma vie», se confie-t-elle. La peinture de Mira est parfois nostalgique avec des contrastes des bleus profonds du ciel, une texture vibrante alliée souvent à des matières rythmées, un ensemble où la dynamique côtoie la poésie. Généreuse aussi, elle «embarque» avec elle Djazia Belarbi qui expose ses tableaux où l'on sent le contact avec son amie. Entre tradition et modernité, Mira peint la réalité la plus insistante, et parfois la plus cruelle. Ses œuvres nous surprend et nous interrogent, elles sont pleines de foi, de couleurs et de lumière.