Les associations d'aide aux personnes atteintes de cancers ne semblent pas se réjouir de cette somme importante de 65 millions d'euros réservée à l'importation des médicaments anticancéreux. Un chiffre qui a été avancé par le ministère de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière. Ces organisations qui travaillent au profit des malades nécessiteux n'ont aucunement «profité» de ce budget déboursé en 2009. C'est ce que nous a affirmé Mme Rabhi, présidente de l'association El Fedjr, qui nous a précisé que l'insuffisance des médicaments réservés aux cancéreux n'est pas à négliger. «Comme nous n'avons aucune subvention avec aucun des organismes de tutelle, nous aidons les cancéreux avec ce que nous recevons comme dons. Ce qui reste très insuffisants pour le nombre de cancéreux aidés par notre association qui a atteint les 1800 malades», a-t-elle souligné, ajoutant que le coût exorbitant de ces médicaments laisse souvent les malades dans le désarroi. Et ce, malgré les efforts des associations oeuvrant dans le domaine. D'autant que seuls les hôpitaux et les institutions sanitaires reçoivent les quantités de médicaments importés. Une raison de plus que «ces associations n'aient pas ressenti l'avantage de l'importation de 2009 dont on parle», a- t-elle précisé. Si cette association arrive à assurer le transport de ses malades, le suivi et la programmation des rendez-vous pour une radio ou pour un scanner (car les appareils sont parfois en panne aux niveau des hôpitaux), elle ne peut répondre cependant à toutes les demandes en médicaments, surtout qu'elle reçoit souvent des malades qui n'ont pas de couverture sociale. La présidente de l'association d'aide aux cancéreux Nour Doha, Mme Gasmi, a parlé, elle, de «rupture de médicaments». Contacté également par nos soins, Mme Gasmi a précisé que le souci ne réside pas seulement dans le fait que le médicament soit coûteux, mais aussi dans le fait qu'il y ait souvent des ruptures de stocks qui ont des répercussions sur la santé des cancéreux. La quantité importée en 2009 n'a apparemment pas suffi pour tous les malades atteints de cancers, selon notre interlocutrice, «puisque le traitement est souvent indisponible», a conclu la présidente de l'association Nour Doha.