C'est demain que les praticiens de la santé emmenés par leur syndicat autonome (SNPSP) entameront trois autres jours de débrayage, et ce, dans le cadre de leur grève cyclique qui revient pendant cette fin d'automne 2009 afin de faire aboutir les revendications des personnels hospitaliers sur la table des négociations avec le ministère de tutelle. Après une première étape qui «a été bien suivie, et qui a reçu une forte adhésion auprès de la base», selon le secrétaire national chargé de l'organique auprès du SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique) en la personne du Dr Baloul, le débrayage cyclique version automne 2009, auquel ont appelé les responsables syndicaux des praticiens de la santé, entamera demain sa deuxième étape qui s'étalera jusqu'à mercredi. A travers ces trois jours de protesta, les médecins spécialistes et généralistes ainsi que les pharmaciens d'hôpitaux et les paramédicaux gèleront toute activité au niveau de tous les établissements hospitaliers (EPH) du pays et de tous les établissements relevant de la santé de proximité (EPSP) que sont les polycliniques, les centres de soins ainsi que les salles de soins. Rassemblements à travers toutes les wilayas Ce mouvement de grève qui veut, cette fois, attirer l'attention des responsables du secteur «qui se sont distingués par leur mutisme lors des trois jours ayant marqué la protesta pendant la semaine écoulée», d'après le Dr Galoul, «s'illustrera cette semaine par des rassemblements au niveau de tous les chefs-lieux de wilaya». Ces rassemblements dont l'heure et le jour restent à définir pour chaque wilaya au niveau des cellules syndicales locales, ouvrira le bal, selon toujours notre interlocuteur, «pour un rassemblement national qui sera organisé à Alger lors de la troisième étape de cette grève», dans le courant de la semaine prochaine. Dans ce bras de fer qui bouclera ce 11 janvier 2010 son vingt-quatrième mois, le personnel hospitalier remet sur la table des négociations ses deux principales revendications (statut particulier, régime indemnitaire) renchéries cette fois sur un nouveau point que les syndicalistes jugent d'une grande importance et qui s'impose pour un solutionnement des plus prioritaires, selon eux. Le rehaussement de la prime de garde «s'impose» Cette nouveauté consistera, selon le Dr Baloul, à rehausser la prime de garde sur une valeur de 3500 DA pour chaque garde effectuée, «ce qui ne peut être que justice faite, puisque celle-ci évolue actuellement sur un montant très dérisoire de 690 DA, un pécule qui est dépassé de loin par la rémunération d'une journée de travail d'un médecin», fera savoir notre interlocuteur afin de mettre en évidence cette anomalie de taille. A priori, et en guise de rappel, le nouveau statut particulier que les praticiens de la santé réclament qui a été négocié par les syndicats et le ministère, est consigné auprès des services de la direction nationale de la Fonction publique et de ce fait, il n'attend que son entérinement. Le nouveau système de calcul qui devrait prendre en compte les indemnités, qui sont en deçà de la réalité économique, doit les rehausser par des avantages sur les salaires qui prendront en compte l'encadrement des personnels stagiaires et de la progression dont se distinguera tout professionnel dans son rôle, tout au long de sa carrière, explique le secrétaire général chargé de l'organique auprès du SNPSP, qui signalera que le personnel hospitalier demande la mise en place de commissions mixtes (syndicats-tutelle) pour l'étude de ce dossier. Avant de terminer sur une observation relative au fait que la famille syndicale de la santé et tous les travailleurs du secteur se consultent toujours sur les grands axes de leur politique, et malgré les quelques scissions constatées entre les différents syndicats du secteur, il reste toujours que ceux-ci se réunissent sur l'essentiel qui les a portés en unisson au début de leur mouvement, il y a deux ans. Par ailleurs, le service minimum sera assuré pendant ce débrayage au niveau des hôpitaux, et ce, surtout pour prendre en charge les urgences et les cas de défection sur le plan santé de tout malade grave.