La promulgation du nouveau statut particulier, l'installation d'une commission qui traitera le dossier concernant le régime indemnitaire et encore quelques questions techniques, comme une meilleure définition des deux jours de week-end des praticiens de la santé, constituent le cheval de bataille des travailleurs de la santé et les renforcent dans leur mouvement de grève, où les mesures qui seraient prises sur la question du service minimum n'ont pas été précisées à la date d'hier. C'est à partir de ce matin que les praticiens de la santé publique lèveront seringues et stéthoscopes, et ce, pour une période de trois jours, dans leur deuxième étape de la grève cyclique entamée la semaine dernière, par «une mobilisation massive et un engagement certain des professionnels hospitaliers autour du mot d'ordre de grève», comme le précise le communiqué de leur syndicat autonome, en l'occurrence le SNPSP. Le président de ce syndicat, le docteur Lyes Merabet, lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, est revenu sur les motifs de cette grève ainsi que sur le flou qui entoure quelques aspects techniques de ce mouvement, notamment le maintien du service minimum durant ces trois jours de débrayage. Un aspect dont la définition des modalités et des mesures revient aux services de la tutelle, selon le président du SNPSP, qui signifiera que la loi 90-02, qui consacre la liberté syndicale en Algérie et qui alloue de ce fait aux professionnels le droit d'aller en grève, lève toute équivoque sur ce plan. A cet effet, le président du SNPSP précisera à titre d'exemple que «la vaccination des nourrissons n'a jamais suscité une quelconque urgence en Algérie puisque la disponibilité des vaccins à toujours fait défaut», tout en déclarant qu'il en est moins vrai que «les praticiens renonceront à leur mobilisation au cas où les choses se compliquent sur le plan santé dans les jours à venir, dans le sens d'une pandémie de la grippe A par exemple». Tout en tablant sur l'urgence de la tenue d'un dialogue avec la tutelle, qui «devra se dérouler sur du concret et non pas sur des rencontres formelles sans lendemain», comme le précise le président du SNPSP, le ministère est saisi à l'occasion pour signifier son pouvoir à prendre en charge les aspirations des professionnels de la santé publique, «sans quoi il n'a qu'à nous orienter vers des horizons détenteurs de solutions à nos revendications», déclare le syndicaliste. «Ce qui nous évitera de retomber dans le circuit des grèves à répétition qui s'est imposé dans le secteur depuis fin 2007, et ce, en réaction à cette réalité qui perdure dans le secteur. Et encore pour le fait que le statut particulier élaboré en 2004 et signé par les deux parties en 2008 n'a pas encore vu le jour dans les annales de l'officiel, et les trois responsables qui se sont succédé le long de cette période à la tête des services de la tutelle, à savoir Redjimi, Tou et actuellement Saïd Barkat, ont toujours fait dans le sens de nous entendre et puis de nous promettre sinon pas plus», déclarera le syndicaliste. Tout en précisant que l'urgence de ce dialogue s'impose de la même manière que celui ressenti en matière d'installation d'une commission mixte qui verra la mise en place d'un nouveau régime indemnitaire pour les travailleurs de ce secteur, le président du SNPSP insistera sur «l'anormalité qui demeure dans le maintien de la journée du samedi comme journée ouvrable dans le secteur de la santé alors que la reprise dans les autres secteurs se fait le dimanche».