L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé hier, à la veille de la Journée mondiale contre le sida, de donner plus tôt des traitements antirétroviraux aux personnes séropositives avant même l'apparition de symptômes de maladie. Selon ces nouvelles recommandations de l'OMS, les mères séropositives et leurs enfants doivent également prendre des antirétroviraux pendant la grossesse et durant toute la période d'allaitement afin d'éviter la transmission du VIH. «Plusieurs essais cliniques ont démontré l'efficacité des antirétroviraux pour la prévention de la transmission pendant l'allaitement», a indiqué l'OMS qui recommande désormais de commencer le traitement dès la 14e semaine de grossesse et jusqu'à la fin de la période de l'allaitement. «Ces nouvelles recommandations sont fondées sur les dernières données disponibles. Leur adoption généralisée permettra à de nombreuses personnes dans des zones à forte charge de morbidité de vivre plus longtemps et en meilleure santé», a fait valoir le docteur Hiroki Nakatami, Sous-directeur général de l'OMS chargé du VIH/sida. En 2006, l'OMS a recommandé que tous les patients commencent un traitement antirétroviral quand le nombre de leurs CD4 (un moyen de mesurer l'état du système immunitaire) tombe en dessous de 200 cellules/mm3, ce qui correspond souvent au moment où apparaissent des symptômes dus à l'infection par le VIH. «Depuis, des études et des essais ont clairement démontré qu'en commençant le traitement plus tôt, on réduit le taux de morbidité et de mortalité. L'OMS recommande donc de commencer le traitement à un seuil de CD4 plus élevé, à savoir 350 cellules/mm3, chez tous les VIH positifs, y compris les femmes enceintes, qu'ils soient ou non symptomatiques», a expliqué l'organisation dans un communiqué. On estime à 33,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida et à 2,7 millions celui des nouvelles infections annuelles. Le VIH/sida est la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes en âge de procréer.