Mustapha Belkarouil, chanteur chaâbi né à La Casbah en 1951, est issu d'une famille modeste dont le père était un ami intime du maître incontesté du chaâbi, le défunt El Hadj M'hamed El Anka, une occasion qui l'a poussé à conduire son fils vers ce style de musique très apprécié par les Algériens, notamment ceux de la capitale. Mustapha s'est de suite intéressé à cette musique en s'inscrivant au conservatoire municipal d'Alger, sous l'égide du doyen de la chanson chaâbi durant les années 1960. Très sollicité par les mordus de la chanson chaâbi, Mustapha Belkarouil que nous avons rencontré dans l'une des fêtes en hommage au regretté El Hadj M'hamed El Anka a bien voulu nous accorder cet entretien. Parlez-nous de votre parcours depuis vos débuts dans la chanson chaâbi… J'ai débuté timidement ma carrière artistique par la fréquentation des artistes et chanteurs chaâbi, tels que Boudjemâa El Ankis, Omar Mekraza ainsi que d'autres musiciens comme Mahieddine Djaffar Bey, Mohamed Tailleur, Sid Ahmed Amarouche dit Naguib et d'autres encore. Donc avec toutes ces connaissances, vous avez dû bénéficier d'une grande expérience, n'est-ce pas ? Oui, cette expérience m'a permis d'acquérir des connaissances en matière de musique et de chanson chaâbi. Elle m'a encouragé à faire davantage dans ce domaine qui est devenu ma raison de vivre. D'ailleurs, cette expérience m'a permis aussi de procéder à la formation d'une troupe composée de cinq éléments, dont les frères Abdenour, El Hadi… Cette troupe a d'ailleurs animé plusieurs fêtes de mariages et de circoncisions. En quelle année cette troupe a été créée ? En 2005, et suite à une initiative de M. Nourani Salah Eddine, l'association El Djazaïria El Assila créée en 1986 qui était en veilleuse a été relancée, et ce, dans le souci de redynamiser ses activités et en même temps promouvoir la musique chaâbi à travers des animations au sein des établissements de jeunesse (maison de jeunes), centres culturels, etc. Et quelles soirées avez-vous animées avec la troupe El Djazaïria ? Plusieurs, notamment celles entrant dans le cadre du programme d'action de cette association. J'ai animé aussi plusieurs soirées et galas artistiques à travers les wilayas du pays. -Hormis les activités au sein de cette association, que faites-vous en parallèle ? Toujours dans le but de développer et de promouvoir la musique et la chanson chaâbi, j'ai réussi, en relation avec plusieurs directeurs et présidents d'associations culturelles, à œuvrer pour le lancement des écoles de chaâbi au sein des établissements de la jeunesse à travers tout le pays. Ne pensez-vous pas que le chaâbi est en perte de vitesse ? Jamais, surtout aujourd'hui, même les jeunes qui, d'habitude s'intéressent à d'autres styles de musique, préfèrent la musique chaâbi. D'ailleurs, le nombre important de chanteurs vous donne un aperçu sur la montée de ce style de musique à l'échelle nationale. Pouvez-vous nous donner un aperçu sur quelques-unes de vos chansons ? Il y a celle de Haramtouni ouna ouallah, Ma bqalek hata hbib ouala saheb et Bennouar Reddouli ya hlel kram. Il en existe d'autres bien entendu, elles sont nombreuses. Vous venez justement de sortir un nouvel album, qu'en est-il exactement ? En effet, je viens de sortir un nouvel album qui n'est pas encore sur le marché. Cet album est à l'état brut. Je ne l'ai pas encore arrangé. C'est une question de temps, il sera mis sur le marché incessamment, il s'appelle, Chaâbi El Djazaïr. Ce sont deux expressions en une, il parle de la chanson et du peuple algérien en même temps. Quelles sont vos impressions après la qualification de notre équipe nationale de football à la coupe du monde de 2010 ? C'est une joie indescriptible, nous venons de prouver au monde sportif que nous disposons d'une équipe capable de rivaliser avec toutes celles qualifiées pour l'Afrique du Sud, cela s'entend que notre qualification est méritée, contrairement à ce que pensent les Egyptiens. D'ailleurs, ce sont des antisportifs, notamment après tout ce qui s'est produit au Caire et au Soudan. Les Egyptiens ne veulent pas admettre que nous sommes les meilleurs, mais au fond, ils le savent.