Le débat sur la dangerosité de la grippe A et la portée de la vaccination est encore vif chez les médecins qui sont partagés sur ce sujet. Au moment où certains médecins mettent en avant le risque de mort, d'autres relativisent en disant que «la grippe A touche beaucoup moins de personnes que la grippe saisonnière et ses 2,5 millions de malades par an». Mais faut-il «attendre qu'il y ait 6000 morts pour considérer que la grippe A est dangereuse. Ce n'est pas un argument valable pour moi», s'est étonné un médecin français. Depuis la fin de l'été, 6% de la population française a déjà été contaminée, 481 cas graves ont été recensés depuis le début de l'épidémie (cas nécessitant une hospitalisation en réanimation) dont 92 ont été mortels. 74% des cas graves sont des personnes âgées entre 15 et 64 ans et sur les patients décédés, 15% n'avaient aucun facteur de risque. Ceci démontre la gravité de cette grippe et servira de réponse à ceux qui estiment que ces chiffres ne sont pas assez alarmants et qui qualifient cette grippe de moins meurtrière que la saisonnière. Quant aux doutes exprimés au sujet de l'efficacité du vaccin contre la grippe A, certains médecins pensent que ledit vaccin a été réalisé trop rapidement comparativement à d'autres médicaments. «Il a fallu seulement quelques mois là où il a fallu quinze ans pour mettre au point le Prozac, qui est un antidépresseur et qui contient un principe actif.» Du fait qu'un vaccin compte au moins trois principes actifs, «ce vaccin a donc été bâclé», concluent les mêmes sources. Or, répondent d'autres médecins : «tous les ans on réalise en quatre à six mois un nouveau vaccin contre la grippe saisonnière. C'est le temps qu'il a fallu aux chercheurs pour mettre au point le vaccin contre la grippe A.» A propos des effets secondaires déjà constatés suite à la vaccination, on évoque que 562 cas ont été dénombrés jusqu'à présent. La crainte de provoquer le syndrome de Guillain-Barré (qui peut entraîner une paralysie) est confirmée par le fait que «le vaccin de la grippe A est reconnu pour son effet neurotoxique». Or, pensent des spécialistes de la santé, les «effets indésirables» (à court terme) du vaccin doivent être relativisés. «Il n'y a pas plus d'effets secondaires qu'avec un autre vaccin.» Selon l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), sur les 562 effets secondaires, 97% étaient d'intensité bénigne ou modérée (maux de tête, douleurs locales au niveau de la zone d'injection... comme n'importe quel vaccin). En ce qui concerne le syndrome de Guillain-Barré, il est expliqué que «lorsqu'on est touché par un virus, il y a au pire 4 cas sur 100 000 qui peuvent contracter ce syndrome. Quand vous faites ce vaccin, le risque est de 1 sur 1 000 000». En clair, sans faire le vaccin et en contractant le virus de la grippe A, il existe 40 fois plus de chances de contracter le syndrome de Guillain-Barré qu'en faisant le vaccin.