Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé le président français, Nicolas Sarkozy, à intervenir auprès du Maroc pour sauver la vie de la militante sahraouie Aminatou Haidar, qui a entamé son 23e jour de grève de la faim à l'aéroport de Lanzarote (îles Canaries). «La Gandhi sahraouie ne peut mourir à petit feu sur un territoire européen», écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au président français qu'il a appelé à «intervenir auprès du Maroc pour lui permettre de retourner dans son pays et retrouver ses deux enfants à El Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental, d'où elle a été expulsée le 14 novembre», a indiqué hier l'agence de presse sahraouie (SPS). Le président sahraoui a également relevé que les prestigieux prix internationaux remportés par l'activiste sahraouie «font d'elle la première femme arabe à avoir reçu cette distinction» de la part d'organisations d'envergure internationale «pour sa résistance et son combat pour les droits du peuple sahraoui à la liberté et à l'autodétermination». Le président sahraoui a également souligné que la santé très fragile de Mme Haidar, «abîmée» depuis son jeune âge par des années de prison dans les geôles marocaines, est sérieusement menacée par ce jeûne prolongé qu'elle n'a pas l'intention d'abandonner avant son retour dans son pays, auprès de sa famille «soumise à une pression psychologique continue de la part des services de sécurité marocains qui campent devant leur demeure». Le gouvernement marocain «ne peut continuer de tourner indéfiniment le dos aux appels de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine, du gouvernement espagnol, des ONG d'envergure internationale qui appellent tous à permettre à Mme Haidar de recouvrer ses droits garantis par la Déclaration universelle des droits de l'homme», a-t-il ajouté. «La France ne peut rester les bras croisés devant ce grave reniement des droits de l'homme, qui heurte de front les conventions internationales, s'agissant d'une militante des droits humains lauréate de prestigieux prix internationaux», précise le président Abdelaziz. «La Gandhi sahraouie ne peut être abandonnée à un destin tragique aussi cruel dans une Europe qui a consenti tant de sacrifices pour instaurer la démocratie, le respect des droits de l'homme et de la liberté d'opinion», a-t-il enfin souligné.