Le recours à la fermeture de routes et autres sièges d'APC ou encore des daïras n'est pas seulement un choix fait par les populations afin d'exiger l'amélioration du cadre de vie. Bien au contraire, c'est devenu un mode d'emploi à chaque fois qu'il y colère. Cette dernière est portée dans la rue sans aucune hésitation. Il semble que c'est un procédé qui paie dans l'Algérie d'aujourd'hui où revendiquer quelque chose par les voies légales reste toujours confronté à un mur de silence de la part des responsables. C'est dans cette optique que de nombreux jeunes en colère issus de la commune de Naciria ont procédé avant-hier à la fermeture de la RN12. Ils revendiquent plus d'égard des autorités de la wilaya de Boumerdès qui les a, selon eux, délaissés. Les protestataires n'ont pas trouvé mieux que de fermer une route nationale pour faire valoir leur revendication. Ils exigent tout simplement le renouvellement de leurs contrats de travail arrivés à expiration et qu'on assure un travail décent pour les jeunes de la région. Les services de police sont intervenus pour calmer les esprits. La circulation sur la RN12 qui relie Tizi Ouzou à Alger a été très perturbée, pour ne pas dire bloquée, durant tout le temps qu'a duré la manifestation. Des bouchons se sont formés sur des kilomètres, et les automobilistes n'avaient d'autre choix que de prendre des déviations ou faire demi-tour. La fermeture des routes n'est pas sans conséquences. Il est à signaler que lorsque le CW37 a été fermé à la circulation à l'Azib Ouhadad, dans la commune de Ouaguenoun il y a quelques jours, pour réclamer le bitumage de la piste du village, une femme malade évacuée vers le CHU de Tizi Ouzou a failli rendre l'âme parce que précisément les manifestants avaient refusé au véhicule qui l'évacuait de passer. Ce n'est que dans l'après-midi que la route a été rouverte. Les jeunes ont recours à la démonstration de force dans les rues pour exprimer leur colère et leur désarroi. A l'instar des autres wilayas, Boumerdès est touchée de plein fouet par le chômage qui gangrène des pans entier de la société. Il n'y a pas que les jeunes qui sont touchés par ce phénomène aux conséquences néfastes. On se rappelle que des jeunes agents de sécurité employés au niveau de la cité administrative de Tizi Ouzou, qui se sont retrouvés à la rue, n'ont pas hésité, il y a quelques semaines, à recourir à un procédé extrême. Ils ont, pour rappel, menacé de se suicider collectivement en se jetant du toit du siège de la wilaya. Leur seule et unique revendication a trait à leur réintégration.