Pour se faire entendre, les habitants de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont de plus en plus souvent recours à des opérations coup-de-poing, comme la fermeture des sièges des Apc ou des daïras.Le recours à ce genre de pratique est devenu courant un peu partout dans la wilaya de Tizi Ouzou, plus particulièrement dans les zones rurales. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on n'entende parler de la fermeture d'une mairie. C'est ce qui vient de se passer à Makouda, localité située à près d'une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou. Depuis les premières heures de la matinée d'hier matin, les villageois de Tazrart, important village de cette commune, ont procédé à la fermeture des sièges de l'APC et de la daïra qui sont d'ailleurs mitoyens. L'action a été menée par plusieurs dizaines de personnes. Sur les visages se lisaient la colère et la détermination. Les villageois de Tazrart s'estiment lésés par les autorités locales qui ont tourné le dos à leur village. Leurs revendications se résument à l'amélioration de leur cadre de vie. Habité par quelque 2000 âmes, Tazrart est un village où il ne fait pas bon vivre. Les manques sont légion, pour ne pas dire qu'il est à l'abandon. Les protestataires réclament le bitumage des pistes qui sont impraticables en hiver comme en été, le renforcement du réseau d'assainissement qui est loin de répondre aux besoins immédiats des ménages, créant des situations dangereuses surtout en cette période de canicule, et bien d'autres insuffisances encore ; ils réclament également des abribus et l'éclairage public. D'après les protestataires que nous avons rencontrés sur les lieux, le village fait objet d'une marginalisation indescriptible qu'ils dénoncent vigoureusement. Toujours selon leurs dires, tous les villages de la municipalité ont bénéficié de projets sauf leur village, ce qu'ils considèrent comme une «discrimination qui ne dit pas nom». Les initiateurs de cette grève comptent camper sur leur position, à savoir la fermeture des sièges jusqu'à la satisfaction entière des doléances exprimées : «Cette fois ci, nous ne lâcherons pas prise ! Et nous voulons du concret, il y en a marre des promesses non tenues».