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A qui la faute ?
Chauffage et asphyxie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 21 - 12 - 2009

On ne parlera jamais assez des accidents liés aux émanations de gaz à partir d'un chauffage. Il est même dramatique de voir des familles entières décimées. Qui faudrait-il incriminer, l'installation défaillante ou la qualité de ce chauffage censé apporter du réconfort durant les mois hivernaux ?
Si certains vendeurs de chauffages prennent la peine d'importer des produits fiables commercialisés dans les meilleures conditions, de par la marque et la garantie, d'autres, en revanche, se contentent de faire du business sans se soucier de la marque. Pis, ces derniers n'offrent pas de garantie.
D'autres vendeurs ignorent même la provenance de leur produit. C'est le cas de ce commerçant à Chéraga qui nous a présenté ses meilleurs produits de la marque italienne Delonghi.
Nous nous sommes plutôt intéressés à un petit chauffage. Interrogé sur le prix et la provenance du chauffage en question, notre vendeur ne put nous renseigner quant à la deuxième question.
«Il est écrit que ce produit vient d'Europe, sans plus», nous dit-il, non sans cette gêne apparente que nous avons interprétée comme un laisser-aller. Il a tout de même essayé de rectifier le tir en critiquant les vendeurs d'El Hamiz qui cassent les prix et présentent rarement la facture et jamais de certificat de garantie.
Ce qui n'est pas tout à fait faux. Des clients ont en effet abondé dans ce sens. «J'ai eu affaire à un vendeur à El Hamiz qui m'a livré un chauffage défaillant il y a trois ans de cela.
Je me suis rendu compte au bout de quelques semaines d'utilisation qu'une odeur se dégageait de la cheminée», a-t-il raconté. Inutile de préciser que l'odeur en question n'était autre que le monoxyde de carbone, cette même substance qui a fait, rappelons-le, 291 morts en 2008, d'après les services de la Protection civile. Les victimes se comptent parmi les familles et les institutions.
On a entendu parler de fuite de gaz à partir d'un chauffage dans une salle de cours qui a failli tuer toute une classe en 2005.
Un employé de Sonelgaz a révélé que plus de 50% des incendies sont liés aux fuites de gaz. «Ce pourcentage concerne les chauffages et les bonbonnes de gaz», a-t-il affirmé, estimant qu'il est encore plus grave d'avoir une fuite à partir d'un chauffage que de voir une bouteille exploser.
Notre interlocuteur entend par cette comparaison que les chauffages sont censés être plus fiables, alors que l'on assiste à des émanations toxiques lors d'une installation.
Ce n'est pas la faute des installateurs de chauffage
«Les fuites de gaz ne sont pas à l'origine d'une mauvaise installation», explique un employé travaillant dans une agence Sonelgaz qui a estimé qu'il voit souvent des individus miser pour des chauffages bas de gamme trouvés dans les marchés informels, croyant faire des économies. Notre témoin nous affirme que l'importation n'est pas forcément la plus conseillée.
Il y a cinq ans de cela, il y avait sur le marché des chauffages locaux de très bonne qualité, vendus à des prix raisonnables, d'après la même source.
«Il s'agit de la marque Sonelec qui a malheureusement disparu du marché algérien», a-t-il précisé, nous donnant une idée sur les prix qui variaient entre 9000 et 12 000 DA. Des prix qui concurrençaient ceux de l'importation qui variaient entre 18 000 et 23 000 DA.
Actuellement, ce sont les produits importés qui ont la cote, selon notre témoin. «Raison de plus pour, dans tous les cas, consulter un spécialiste avant d'acheter un chauffage car on ne sait jamais quel genre de produits sont importés», a-t-il conclu.
Les vendeurs de chauffage ne sont guère du même avis. Rejetant la faute sur les installateurs, deux vendeurs ont abondé dans le même sens, estimant que ceux-ci échouent parfois dans leur mission en fixant des tuyaux non adéquats ou en accomplissant un mauvais travail qui peut engendrer une déficience dans l'installation, mettant ainsi en danger les vies.
Qu'il s'agisse de la faute des installateurs ou des vendeurs, les incidents liés aux fuites de gaz ne cessent de se produire. Un phénomène dont la solution tarde vu que la raison principale n'a pas encore été élucidée.


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