En dépit des pressions exercées par l'administration sanitaire sur les praticiens grévistes, comme le souligne le président du SNPSP, Lyes Merabet, notamment à Laghouat, Oran et Alger, où il y a «entrave à l'activité syndicale», le mouvement de grève des praticiens de la santé publique qui entame sa deuxième semaine est largement suivi. Il est de l'ordre de 85 à 90%, selon notre interlocuteur qui réitère le rejet par le SNPSP du décret portant statut particulier qui interpelle le gouvernement pour «un amendement du décret pour le rapprocher des propositions négociées et ratifiées en commission mixte». Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le président du SNPSP, Lyes Merabet, a affirmé que le statut particulier du praticien de la santé publique, publié au journal officiel, «projet finalisé de manière unilatérale par le ministère de la santé avant d'être remis au gouvernement, n'a pas pris en considération les propositions ratifiées en commission mixte». Pour notre interlocuteur, le vis-à-vis (ministère) qui ne donne plus signe de vie depuis la réunion de conciliation du 3 décembre durant laquelle il a pourtant réitéré ses promesses quant à la prise en charge des revendications du SNPSP, «a touché aux éléments de fond dans le texte proposé au gouvernement». «C'est une simple reprise d'un projet que nous avons déjà rejetéé, commente M. Merabet qui demande au gouvernement, au nom de son entité syndicale, «le réaménagement et l'amendement du décret» pour pouvoir le rapprocher le plus possible des propositions consignées dans le statut particulier négocié et ratifié en commission mixte». Tout en rappelant tout le parcours, jusqu'à 2008, date de ratification du texte, de cette commission qui a été installée en juillet 2004, sous l'ère du professeur Rédjimi, alors ministre de la santé, M. Merabet affirme que les praticiens ont toujours assumé leurs responsabilités et joué franc jeu. «Nous fonctionnons avec des institutions, pas avec des personnes», juge-t-il, regrettant que les promesses du ministre n'aient pas été tenues. L'attitude de la tutelle renforce, selon la même source, les craintes des praticiens et la crise de confiance qui s'est installée entre les deux partenaires, d'où, selon elle, la nécessité de revenir au dialogue. «L'intérêt et de revenir aux négociations», souligne-t-il, affichant la disponibilité du SNPSP «qui a toujours laissé la porte ouverte à reprendre le dialogue, alors que le ministère se confine dans son silence et se pourfend dans une mort clinique». La même voix affirme dans le même registre que c'est pour cette raison que la session du conseil national du SNPSP est maintenue ouverte. Le bureau national chargé de la gestion du mouvement de débrayage se réunit aujourd'hui pour analyser le suivi et l'encadrement de la grève qui, aux dires de M. Merabet, a été suivie à plus de 85%. Il se penchera également sur les questions organiques.