C'est devenu une habitude, les opérations de relogement à Oran s‘accompagnent toujours de mouvements de protestation. Avant-hier, des habitants du vieux bâti dans le quartier d'El-Hamri se sentant exclus d'une opération de relogement qui cible 185 familles sont sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement. La tension a été vive durant une bonne partie de la matinée et les policiers dépêchés sur les lieux ont dû agir avec tact pour éviter tout dérapage. Des groupes de femmes et d'enfants se sont regroupés sur les lieux pour participer à un rassemblement qui n'a pas encore été levé à l'heure où nous mettons sous presse. «Nous avons été exclus de cette opération alors que des familles de Sidi El-houari et Edderb qui souffrent moins que nous et qui ne sont pas exposées au danger comme nous le sommes, ont été invitées à se rapprocher du service logement de la daïra pour s'acquitter des frais et prendre les clés de leurs nouvelles demeures. C'est de la hogra et tous les responsables sont au courant de notre calvaire», affirme un groupe de protestataires. Les responsables de la commune que nous avons essayé de contacter ont été injoignables en raison des élections sénatoriales, ce qui a suscité le courroux des protestataires qui se sont juré de ne libérer la voie publique qu'après la visite du wali. Il y a environ deux ans, l'effondrement d'une vieille bâtisse avait coûté la vie à 3 personnes. Des émeutes avaient éclaté et le calme n'a été rétabli qu'après une visite de M. Ould Abbas, le ministre de la solidarité nationale, qui avait promis de prendre en charge le dossier des familles habitant le vieux bâti. Depuis, plusieurs familles continuent de vivre sous des tentes et des toits menaçant de s'écrouler à la moindre averse et au moindre coup de vent. A rappeler qu'il y a quelques jours, l'effondrement partiel d'un immeuble au centre-ville avait poussé ses occupants à fermer la rue Larbi Ben m'hidi durant toute la matinée.