Bouziane Benachour qui n'est plus à présenter tant ses écrits subtils et pertinents au style littéraire, signe et persiste une nouvelle fois avec une nouvelle publication au titre significatif Brûlés. Paru récemment aux éditions Publibook en France, cet ouvrage est une saga amoureuse qui fait des clins d'œil à la situation sociale algérienne. Inspiré de l'actualité avec une bonne dose d'imaginaire, l'auteur nous introduit d'emblée dans les méandres de la vie morne et taciturne d'un personnage qui pourrait être tout le monde. C'est l'histoire d'un amour impossible entre un homme atteint de cécité et une femme, arrière-petite-fille de pied-noir qui vient en Algérie se recueillir sur la tombe de son ancêtre. Depuis, il devient harraga pour la rejoindre et se retrouve dans un centre de rétention. De ce lieu aux conditions dures, il écrit des lettres virtuelles à sa dulcinée. «Ce livre Brûlés est la quête de cet amour», souligne Benachour. Dans les romans de cet auteur prolifique qui, de la plume sagace de journaliste, a investi depuis une décennie l'écriture littéraire, il y a une prédilection au social . «Dans mes romans, j'insiste sur les marginaux», dit il. Ses écrits mâtinés de drames et d'événements tristes et réalistes abordent des thématiques sociales propres à tout individu. Malgré cet engouement pour le roman, Bouziane revient à son amour premier, le théâtre, qu'il affectionne particulièrement. En fin ciseleur, l'écrivain au sens observateur bien aiguisé focalise sur des personnages réalistes avec leurs espoirs mais aussi leurs mesquineries. Dans le registre de ses projets, deux pièces de théâtre, l'une pour le Théâtre régional d'Oran (TRO) et l'autre pour le Théâtre régional de Mascara. Celle du TRO est une création qui a eu l'aval de la commission de lecture du ministère de la Culture. Intitulée La yahela Izide Aktar, cette œuvre se décline dans une satire sociale. «C'est un personnage dans des situations très périlleuses comme tout Algérien. Le style reste badin et plein de dérision mais sans faire le justicier», indique-t-il. Pour le Théâtre régional de Mascara, c'est une adaptation que fait Benachour de Jean Genêt de la pièce Les bonnes. «J'ai gardé la structure de la pièce originelle en changeant le texte qui est en arabe algérien.» Lala Moulati sera présentée comme générale pour l'inauguration de ce Théâtre régional de Mascara.