Le premier convoi de wagons chargés de conteneurs à destination du port sec de Rouiba, situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de la capitale, a pris le départ lundi dernier en présence du ministre des Transports, Amar Tou. Un pourcentage des 2.000 conteneurs, entreposés au port, seront acheminés chaque jour vers Rouiba. Le port d'Oran fera l'objet de la même opération et ce, au terme des travaux de réfection des rails et sera généralisé au niveau de tous les ports d'Algérie. Le ministre, dans une déclaration aux professionnels de l'information, devait argumenter cette opération en indiquant que «l'utilisation du transport ferroviaire permettra notamment la décongestion du trafic au sein du port d'Alger et la réduction du coût de l'acheminement des conteneurs, qui se faisait uniquement par camions.» Selon ce responsable, «cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un programme du ministère visant à relancer le transport de marchandises par voie ferrée» qui, a-t-il déploré, «ne représente actuellement en Algérie que 1%, alors que la moyenne mondiale oscille entre 20 et 30%». L'idée, avancée durant les années précédentes par l'ex-directeur général des douanes et concrétisée par le ministère des transports, mettra fin aux longues files de camions qui procuraient des désagréments et engendraient, bien souvent, des bouchons sur la route moutonnière. L'opération a été précédée par une grande réfection des voies ferrées existantes et, dans le sillage du programme ministériel, il est question de réaliser un ouvrage d'art (trémie ou pont) qui permettra aux trains de circuler sans altérer le trafic au niveau de la voie express située à proximité du port d'Alger (la route moutonnière). A l'effet de généraliser le transport ferroviaire au niveau de tous les ports d'Algérie, des opérations de réhabilitation, voire la réalisation de nouveaux rails ont été lancées dans l'ensemble de ces ports. «Quelque 1100 km de voies ferrées laissées à l'abandon durant plusieurs années figurent parmi les priorités du ministère», affirma le ministre. Apportant des précisions sur cette initiative visant essentiellement le désengorgement des ports, notamment celui d'Alger, le directeur des ports et de la marine marchande au ministère des Transports, Abdelkrim Rezal, a précisé que l'enlèvement par voie ferrée ne concernera que les conteneurs destinés au port sec de Rouiba, alors que les autres continueront à être transportés par semi-remorques. Fluidité du trafic Ce même responsable a estimé que «le transport par voie ferrée, qui se fera de nuit seulement, permettra d'acheminer un pourcentage appréciable des quelque 2000 conteneurs entreposés chaque jour au port d'Alger, relevant par ailleurs que «cette mesure décidée par le ministère vise à fluidifier le trafic des conteneurs dans le port d'Alger, tels que le déchargement des navires 24/24, la facilitation des formalités et la création de brigades mixtes regroupant des agents des Douanes, du commerce et de phytosanitaire». Les initiateurs de cette mesure n'ont pas omis de souligner que «la délocalisation de certaines activités comme le traitement des navires transportant des véhicules vers d'autres ports» entrent dans le cadre des mesures entreprises par le département de Tou. Concernant le taux de conteneurs devant être acheminés vers le port sec où les services des douanes procéderont aux contrôles a posteriori, le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires, Mourad-Soliman Benameur, a relevé, quant à lui, que quelque 150 000 conteneurs seront transportés annuellement par voie ferrée à partir du port d'Alger vers le port sec de Rouiba, ajoutant qu'un seul train est capable de transporter entre 20 et 22 conteneurs. A propos du trafic de conteneurs au port d'Alger et qui connait une augmentation annuelle de 14%, il a révélé que «1 000 000 de conteneurs ont été traités en 2009, dont une bonne partie au niveau du port d'Alger».