Favori logique de cette CAN, l'équipe d'Angola va passer une terrible épreuve, celle de résister à la pression que ne manqueront pas de lui faire subir ses supporters pour confirmer son statut d'équipe recevante. Lorsque les autorités angolaises ont demandé à organiser la CAN, elles l'avaient fait dans un double but, celui de profiter de la compétition pour donner une belle image de leur pays qui sort d'une très longue période de guerre civile à travers la construction de nombreuses infrastructures hôtelières, sportives et routières et celui de donner l'occasion aux Angolais de prouver qu'ils appartiennent à une grande nation sportive, sachant que leur pays se fait remarquer sur de nombreuses scènes mondiales et continentales du sport. Même si le basket-ball, discipline où l'Angola règne sans partage en Afrique depuis de nombreuses années, est considéré comme le sport n°1 du pays, le football a réussi à mobiliser les énergies et à enflammer les Angolais. Surtout depuis 2006, année où les Palancas negras (antilopes noires) ont atteint la phase finale de la Coupe du monde qui avait eu lieu en Allemagne et celle de la CAN qui avait eu l'Egypte pour cadre. Malheureusement, cette belle envolée n'a duré que l'espace de quelques mois car la suite a été nettement moins heureuse pour les Angolais qui ont raté le train de la phase finale de la Coupe du monde de 2010, et ce, dès le premier tour de la phase de qualification. Ils ne doivent même leur présence parmi les qualifiés à la CAN 2010 qu'au fait d'être les représentants du pays organisateur qui est, comme on le sait, qualifié d'office.C'est dire que les Palancas negras veulent saisir l'occasion de cette CAN pour se racheter auprès de leurs supporters. Pourront-ils y parvenir ? Une chose est certaine, en Angola c'est plutôt le pessimisme qui plane. Il est vrai que l'équipe angolaise est entrée en stage depuis le 30 novembre 2009 au Portugal, y a disputé de nombreux matches de préparation contre de petites équipes avec des résultats mitigés et surtout deux matches amicaux contre des sélections, le premier concrétisé par une défaite face à l'Estonie (1-0) et le second ponctué par un match nul (1-1) face à la Gambie. Il y a de quoi faire douter plus d'une personne à l'énoncé de ces résultats mais il ne s'agissait là que de rencontres amicales. En tout cas, s'il est un homme qui subit le plus de pression c'est bien le Portugais Manuel José, entraîneur en chef des Palancas negras, tenu de mener son équipe le plus loin possible dans la compétition. Le match d'ouverture de dimanche contre le Mali nous donnera un aperçu des possibilités de ces Angolais.