,le ministère de la Santé,de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un programme de formation et de sensibilisation sur l'importance du vaccin contre le virus pandémique au profit des personnels de santé. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur de la communication au ministère, M. Belkacem lors du briefing hebdomadaire consacré à la grippe A/H1N1. Ce programme, lancé depuis jeudi dernier, «représente un supplément d'informations sur l'efficacité du vaccin et son innocuité». Selon M.Belkacem, c'est un moyen d'expliquer d'une manière scientifique l'utilité de la vaccination pour la protection contre la grippe porcine, qui «connaîtra en Algérie un pic pandémique entre fin janvier et début février». Des regroupements régionaux au niveau des structures de santé, appuyés par des vidéo-conférences, sont ainsi programmés, et ce, dans l'objectif «d'une mise à niveau des connaissances des personnels de la santé et garantir ainsi le bon déroulement de la campagne de vaccination». Ajoutant dans ce cadre que les «les médecins pourront sensibiliser à leur tour la population avec qui ils sont en contact direct par rapport à la nécessité de se faire inoculer contre le nouveau virus qui a fait plus de 12 220 morts dans le monde,» selon le bilan récent établi par l'OMS. M. Belkacem a estimé que ce programme sera une réussite et pourra effectivement rassurer les Algériens par rapport au vaccin, principalement les personnes à risque (les femmes enceintes et les malades chroniques). D'ailleurs, la première formation qui a eu lieu jeudi dernier a drainé un grand nombre de personnel de la santé, tous désirant de s'informer sur le vaccin contre le nouveau virus. «Le vaccin est le seul moyen de prévention» M.Belkacem a rappelé, par ailleurs, que le code déontologique du secteur de la santé interdit catégoriquement aux médecins de déconseiller à leur malades de se faire innoculer. Ajoutant que «c'est une lourde responsabilité que devront supporter les médecins dans le cas de l'expansion de l'épidémie qui a fait, jusqu'à aujourd'hui en Algérie, 54 morts et 808 cas confirmés». Les personnels de la santé ont donc le droit de refuser le vaccin (hautement recommandé mais pas obligatoire), mais ils n'ont nullement le droit de le déconseiller. «Le médecin qui déconseille à ses patients de se faire inoculer n'est pas souverain de sa décision et il rejette ainsi une importante recommandation élaborée par des groupes d'experts internationaux». Et d'enchaîner : «Le médecin est dans l'obligation de respecter et d'appliquer un programme sanitaire national. Il doit aussi faire appel à toutes les ressources thérapeutiques permettant la sécurité sanitaire de ses patients», a souligné M.Belkacem. Evoquant les moyens de prévention, le Dr Derrar Faouzi, responsable de la vaccination à l'Institut Pasteur, a affirmé que «la stratégie de vaccination est le seul moyen pour contrecarrer la pandémie. Il n y'a pas d'autres moyens de prévention, particulièrement quand le vaccin est disponible. C'est la prévention adoptée à l'échelle mondiale». Selon lui, il est inconcevable de voir un médecin prendre le risque d'ausculter ses malades qui sont peut-être contaminés par le virus et refuser de prendre le risque de se faire immuniser contre le virus A/H1N1». Par ailleurs, M. Belkacem a indiqué que le taux des vaccinations des personnels de la santé et celle des femmes enceintes, lancées respectivement le 29 décembre 2009 et le 5 janvier 2010 n'est pas très élevé pour le moment. Le manque d'engouement est imputé, selon la même source, aux spéculations ayant entouré la conformité du vaccin. Il est également lié à la mort de la femme médecin à Sétif quelques heures après sa vaccination. «Tout ce qui a été dit et écrit sur le cas d'une femme médecin à Sétif, décédée 30 heures après s'être fait vacciner contre cette grippe, a suscité la réticence de la part des personnes prioritaires à la vaccination». Le résultat de l'autopsie pas encore connu Interrogé sur les résultats de l'autopsie, engagée pour déterminer les raisons de la mort du médecin de Sétif le 31 décembre, M. Belkacem a indiqué qu' «on attend toujours les résultats», mais selon lui, «les données scientifiques écartent toute éventualité d'un choc anaphylactique», car dira-t-il, les effets indésirables «apparaissent 2 à 3 heures après l'acte médical et non 30 heures». Aucun commentaire ne peut être fait, cependant, sur ce décès avant que les résultats de l'autopsie ne soient connus. Concern ant les 20 millions de doses de vaccins commandés, dont le coût est de près de 8 milliards de dinars algériens, le ministère a précisé que c'est à l'Institut Pasteur d'Algérie que revient l'achat du vaccin auprès de la filiale canadienne du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline +GSK+, soulignant que le payement se fait par lot réceptionné. Dans ce sillage, il a tenu à préciser que la résiliation du contrat avec le laboratoire n'est pas à l'ordre de jour. Le ministère se consacre, plutôt, à la campagne de sensibilisation au profit du personnel de la santé.