Suite à l'enquête ouverte pour déterminer les causes exactes du décès du chef de service réanimation du CHU Saâda Abdenour de Sétif, le procureur général près la cour de Sétif avait confié, le 2 janvier, l'expertise au laboratoire régional scientifique de la police de Constantine ainsi qu'à l'Institut Pasteur d'Algérie. Les résultats de l'autopsie censée être effectuée ne sont pas encore communiqués, ce qui suscite de plus en plus d'interrogations au sein du corps médical qui réclame toute la transparence sur ce dossier. En effet, plus d'une semaine s'est écoulée et le retard dans l'annonce des résultats inquiète plus d'un car, selon les toxicologues, «ce genre d'expertise prend au plus tard une semaine d'examen ceci au cas où la recherche n'est pas orientée ; au cas où la piste est plus ou moins connue, les analyses prennent trois jours». Il y a lieu de préciser que les analyses toxicologiques devront identifier les circonstances probables du décès causé par l'administration et/ou l'ingestion d'un produit nocif. En d'autres termes, établir la relation de cause à effet de la mort, ce qui permettra de savoir si le vaccin de la grippe A a été réellement la cause de son décès. Ce genre d'expertise se fait généralement au niveau du laboratoire de toxicologie du CHU de Constantine, seul habilité à effectuer cette expertise. D'ailleurs, le personnel du laboratoire en question a été réquisitionné sur ordre du ministère de la Santé depuis l'annonce du décès car le CHU de Sétif ne dispose pas de laboratoire similaire avant que le procureur général ne prenne la décision de confier la mission au laboratoire régional de police. «Un organisme public qui assure la discrétion voulue», annonce-t-on ! De plus, certains praticiens affirment que le laboratoire régional de police ne compte pas parmi son personnel un toxicologue. «Il n'y a que des chimistes et des biologistes qui ne peuvent en aucun cas réaliser des analyses toxicologiques», a-t-on fait savoir. Sur un autre plan, le personnel médical qu'il soit au niveau du CHU de Sétif ou de Constantine dénonce de manière générale le flou qui caractérise la gestion de ce dossier surtout que l'attitude des responsables de la santé, qui n'avaient pas jugé utile de présenter des condoléances officielles et publiques, a irrité les hospitalo-universitaires. Ces derniers comptent organiser un sit-in pour rendre hommage à leur consœur et décrier la position des responsables de la santé «allergiques» à la communication.