Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont décidé de suspendre leur mouvement de grève et de reprendre le travail après près de deux semaines de protestation. La décision a été entérinée à l'issue d'une assemblée générale organisée au siège du groupe public. C'est ce que nous a annoncé, jeudi, un des représentants des travailleurs, Mustapha Zetoutou, rencontré au siège du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, en marge de la cérémonie de lancement des négociations des conventions de branches. Est-ce que vous êtes maintenant rassurés par les décisions prises par le gouvernement à travers notamment l'engagement des négociations sur les conventions de branches ? Nous sommes rassurés. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les travailleurs qui ont arraché ces négociations. Que comptez-vous faire maintenant ? Les négociations sur les conventions de branches sont lancées officiellement. C'est déjà un pas important. Dès la semaine prochaine, la Fédération des travailleurs des industries mécaniques va se réunir pour entamer les négociations. Les travailleurs de la SNVI doivent adhérer à la convention de branche mécanique. A ce moment-là, tous les problèmes socioprofessionnels seront posés dans ce cadre. La grève et les actions de protestation dans la rue sont donc suspendues… Effectivement, nous avons repris aujourd'hui (jeudi, ndlr) le travail. Nous avons tenu une assemblée générale avec l'organisation d'un vote où la majorité des travailleurs ont décidé de reprendre leurs postes. Ils nous donnent également confiance pour les représenter et entreprendre ces négociations au niveau des fédérations. Qu'en est-il du renouvellement de votre union syndicale ? Il est prévu une assemblée générale pour élire un nouveau secrétariat mandaté pour parler au nom des travailleurs. L'union locale va organiser l'élection dans les prochains jours. Mais cela n'est pas indispensable pour engager des négociations avec la fédération. Le gouvernement lie l'augmentation de salaire à la rentabilité de l'entreprise publique. Comment comptez-vous concrétiser cette revendication d'augmentation de salaire étant donné la situation financière difficile de la SNVI ? Malheureusement, la question d'augmentation salariale a été toujours liée à la situation financière des entreprises publiques. A chaque fois que le travailleur pose le problème des salaires, le gouvernement sort cette explication, alors que les travailleurs n'ont pas de rapport avec la gestion et la politique de développement, qui est l'affaire des dirigeants et des gestionnaires. Pour le cas de la SNVI, il n'y a pas de problème de viabilité et de rentabilité. N'est-il pas indispensable de motiver les travailleurs pour relever le défi, surtout avec tant d'années d'expérience et d'activité. La masse salariale de la SNVI a diminué considérablement, avec notamment les plans de dégraissement entrepris depuis les années 90. Nous pouvons procéder à une augmentation de salaires. En ce qui concerne la problématique de la retraite anticipée, est-ce que vous êtes rassurés ? La réponse du gouvernement est claire, il a été décidé de décaler son application jusqu'à l'année prochaine. Il est prévu une disposition transitoire dans la loi sur la retraite permettant aux travailleurs répondant aux conditions de bénéficier du dispositif de départ avant l'âge légal de la retraite. Est-ce que la relève a été assurée au niveau de la SNVI ? Les personnes recrutées sont-elles suffisamment formées dans les métiers de la mécanique ? C'est une question très importante qui a un lien direct avec la pérennité de l'entreprise. La SNVI a recruté 300 travailleurs, des jeunes diplômés, dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle des primodemandeurs. Il s'agit d'ingénieurs, de techniciens supérieurs et de techniciens. Nous sommes en mesure de relever le défi et de développer notre groupe industriel.