Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière aurait, selon des sources fiables, donné l'instruction pour le retrait du quota de vaccins de la grippe A/H1N1 répartis au niveau des hôpitaux de Tlemcen. Ainsi, les responsables du secteur de la santé dans cette wilaya ont commencé à retirer la semaine dernière plus de 9300 doses. La campagne de vaccination, entamée le 31 décembre 2009, n'a pas, à l'instar des autres wilayas, drainé grand monde. Selon la même source, le nombre de personnes qui se sont fait inoculer le virus n'a pas dépassé les 60 personnes parmi le personnel de la santé. Le processus de retrait des vaccins qui est en cours refléterait ainsi l'échec de la politique de vaccination engagée par le ministère de la Santé, qui a fait passer la commande de 20 millions de doses, réceptionnées par échéances pour un montant de 8 milliards de dinars. L'échec est, selon des experts, lié directement aux spéculations ayant entouré l'importation du vaccin auprès du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), notamment le retard accusé dans les analyses de conformité qui ont nécessité plus de 21 jours. La mort de la femme médecin à Sétif, le 31 décembre 2009, 30 heures après sa vaccination a par ailleurs laissé planer des doutes sur l'innocuité du vaccin. Les prélèvements sur le corps ont été confiés au laboratoire de police de Constantine ainsi qu'à l'Institut Pasteur d'Algérie et une enquête a aussitôt été ouverte afin de déterminer les causes exactes du décès. La campagne de vaccination destinée aux femmes enceintes devait d'ailleurs être gelée, en attendant les résultats de l'autopsie, mais rien de cela n'a été fait. L'opération s'est poursuivie. «Si au moins les résultats de l'autopsie ont été rendu publics, nous aurions été un peu rassurés», estime un médecin généraliste rencontré à l'hôpital Djilali Belkhenchir (ex-Birtraria) d'El Biar. A Tlemcen, la campagne de vaccination destinée aux femmes enceintes a également été un échec total. Selon une source fiable, aucune femme parmi les 20 0000 femmes enceintes enregistrées dans la région ne s'est fait immuniser contre la grippe A. Il est précisé que même les médecins en place les conseillent de s'abstenir et évoqueraient pour les convaincre les effets secondaires à long terme et qui peuvent s'avérer fatales. En attendant l'autopsie de ces trois décès, la psychose du vaccin remplace la psychose de la grippe A/H1N1. OMS : la pandémie en déclin Une tendance à la baisse de la grippe A est annoncée par l'OMS qui affirme que le pic de l'épidémie est passé. «La maladie semble sur le déclin dans l'hémisphère nord mais il ne serait pas avisé de faire des conclusions hâtives avant avril, lorsque la saison normale de la grippe prend fin», a reconnu lundi la directrice de l'OMS, Margaret Chan, devant le conseil exécutif de l'OMS réuni depuis hier à Genève. Elle ajoute : «Nous ne pouvons pas prédire ce qui va se passer plus tard dans l'année, lorsque l'hémisphère sud entrera dans sa saison grippal», mettant en garde les populations de nombreux pays de l'hémisphère nord qui ont boudé les programmes de vaccination. Dans un autre contexte, Mme Margaret Chan a reconnu que l'OMS «n'avait pas prévu que les gens décideraient de ne pas se faire vacciner contre la grippe H1N1», précisant : «Nous avions prévu des problèmes pour la production des quantités suffisantes de vaccins et d'une façon rapide», enchaînant : «Les gens ont aujourd'hui accès à un large éventail de sources d'informations», notamment sur les effets indésirables du vaccin affichés sur la toile. Elle conclut que c'est fini avec «l'époque où les responsables de la santé pouvaient donner leurs recommandations et attendre que les populations s'y plient est sans doute révolu». Mme Chan reconnaît par ailleurs que l'OMS a tablé sur une quantité de doses importante car elle s'est basée sur les études établies sur le virus mortel H5N1 (grippe aviaire), alors que le H1N1 s'est montré relativement peu agressif. En outre, l'OMS tablait initialement sur un vaccin en deux injections alors qu'une seule dose s'est finalement révélée suffisante. Confrontées à d'importants surplus, les autorités sanitaires de plusieurs pays ont négocié des baisses importantes de commandes auprès des laboratoires pharmaceutiques. La grippe H1N1 a tué 13 554 personnes dans le monde depuis son apparition au Mexique en mars/avril 2009, selon le dernier bilan publié vendredi par l'OMS.