Selon des sources proches de l'administration des douanes, cet importateur à la tête d'une Eurl (unité laitière) importait de la poudre de lait en gonflant grossièrement les factures à 5,6 euros le litre. «C'est au cours d'un contrôle a posteriori opéré au sein d'un dépôt par les brigades de lutte contre la fraude que le pot aux roses a été découvert», indique notre source qui affirme que «l'enquête diligentée par les services des fraudes a révélé que l'indélicat importateur à la tête d'une Eurl, qui s'était taillé une réputation d'importateur d'envergure, activait à l'intérieur d'un hangar implanté sur un terrain de 80 m2 à l'intérieur duquel il n'y avait, en réalité, que des équipements obsolètes ne répondant à aucune norme». Notre source indique, par ailleurs, que «l'importateur avait, dans un premier temps, réussi à transférer l'équivalent de 67 milliards de centimes en devises, et ce, sans attirer l'attention de l'institution bancaire où il était domicilié». En outre, d'autres sources douanières affirment que «l'opérateur en question, sentant le piège se refermer sur lui, a revendu d'énormes quantités de poudre de lait à des prix dérisoires avant de prendre la fuite vers l'étranger». Il indiquera que «les textes du code des douanes soumet ce dernier au versement d'une amende équivalente à 10 fois le coût de la marchandise importée». Cela dit, ce dernier nous apprendra que suite au dépôt de plainte par l'institution des douanes, un bulletin de recherche a été émis à l'encontre de cet importateur. Par ailleurs et à propos de cette même affaire, un cadre des douanes nous a indiqué que «la plupart des opérations effectuées par cet importateur dont l'identité n'a pas été communiquée (secret d'instruction oblige) étaient fictives», expliquant dans ce sens que «dans bien des cas, il simulait des opérations alors que, réellement, les conteneurs étaient vides ou bourrés de produits sans relation avec la poudre de lait qu'il était censé importer». Les douanes confirment les faits Contacté, Reg Benamar, directeur central des contrôles a posteriori, qui a confirmé les informations relatives à cette opération, a indiqué sur un ton de défi que «les importateurs frauduleux n'ont rien à perdre pour attendre», précisant que «toutes les importations faisant l'objet d'informations seront passées au crible». Il devait affirmer que «toutes les opérations de contrôle obéissent aux instructions des autorités supérieures qui sont claires et tendent à mettre fin aux terroristes économiques qui saignent note économie et plus particulièrement ceux qui versent dans les transferts illicites de devises vers l'étranger comme cela est le cas pour cet importateur de poudre de lait». Par ailleurs, il nous indiquera que durant le mois écoulé, «plusieurs faux importateurs ont tenté de dédouaner des équipements introduits dans le cadre de l'Andi, mais en réalité, ils ont introduit des équipements inopérants et obsolètes en vue de transférer plusieurs dizaines de millions de dollars». Plus explicite, il indiquera que «cette opération démontre la non-traçabilité des opérations bancaires et le laxisme des autres organismes tels que le ministère du Commerce, les impôts et les banques». Il finira par confirmer le dépôt de plainte à l'encontre de l'importateur de lait tout en concluant : «Nous n'avons rien à cacher. Nous mènerons une véritable guerre contre le terrorisme économique qui nuit aux réserves de change dont la protection figure parmi les priorités des douanes.» Comment se fait-il que cet importateur qui ne possède pas les capacités requises a-t-il pu accéder au crédit bancaire ? Quels sont les documents qu'il a présentés à cette institution financière pour accéder au financement de ces opérations délictueuses ? Qui lui a accordé le NIF (numéro d'identification fiscale) en qualité de fabricant, alors qu'il ne l'est pas ? N'a-t-il pas fait l'objet d'une enquête préliminaire ? Ce sont autant de questions auxquelles il n'y a pour le moment pas de réponses. Seuls les résultats de l'enquête pourront faire la lumière sur ces zones d'ombre et donner des réponses à ces questions.