Le patronat reconnaît que la récente revalorisation du SNMG «n'est pas suffisante» et ne constitue pas une solution pour améliorer le pouvoir d'achat de millions de salariés, a reconnu hier Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa). Intervenant sur la Chaîne I, le représentant du patronat a relevé qu'une augmentation de 3000 DA demeure «faible» mais elle est importante pour les entreprises puisqu'elle représente une hausse de 25%. Il a plaidé à cet égard pour des solutions à court terme, en attendant la «relance de l'appareil de production nationale». Une relance qui se traduira notamment à travers l'encouragement de la production nationale qui peut substituer l'importation de certains produits. Il saisira aussi l'occasion pour interpeller le gouvernement afin de revoir la politique de subvention de certains produits de base. «Il y a du gaspillage des deniers publics» car les produits subventionnés sont détournés par la contrebande, a-t-il expliqué. Même si l'augmentation du SNMG a été décidée suite à un consensus entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA, «elle devra répondre à la condition d'amélioration du rendement». «La productivité en Algérie est faible», enchaîne Abderrahmane Toumi, rédacteur en chef de la revue Etudes économiques. Cependant, la définition de la hausse du SNMG devra être faite sur la base des études pratiques sur la consommation et l'élaboration d'analyses comparatives avec les politiques salariales des pays voisins ou ayant une situation économique similaire à celle de l'Algérie. Il serait plus judicieux de penser à de nouveaux mécanismes qui permettraient une amélioration du niveau de vie des familles algériennes. Selon Naït Abdelaziz, l'impact de l'augmentation du SNMG restera insignifiant en raison de l'absence d'instrument de contrôle. «L'Etat ne joue pas son rôle de régulateur», a-t-il reconnu. Avec la multiplication des intermédiaires dans la filière des produits agricoles frais, les prix sont constamment revus à la hausse. En l'absence de factures, la marchandise doit être saisie par les services de contrôle du commerce. «Avec une forte présence de l'économie parallèle, même une hausse du SNMG à 100 000 DA ne pourra pas améliorer le pouvoir d'achat de la population», a affirmé le président de la CNPA. «Nous devrons avoir une vision à long terme», a préconisé l'expert Abdelmalek Serrai, selon qui l'augmentation du SNMG à 15 000 DA ouvrira uniquement la voie à l'inflation.