Dix-huit personnes ont été tuées hier dans un attentat suicide à Baghdad au lendemain d'une série d'attaques sanglantes contre des hôtels. Un kamikaze à bord d'une voiture piégée a projeté son véhicule contre l'institut médico-légal de la capitale, situé dans le quartier central de Karrada, qui s'est écroulé. 5 policiers qui gardaient l'entrée de l'institut et 13 civils ont été tués. 80 personnes ont été blessées. L'assaillant a réussi à déjouer la sécurité dans le quartier, déjà attaqué la veille, où les barrages et contrôles de sécurité sont fréquents mais n'arrivent pas à repérer ou stopper des insurgés. C'est la troisième fois que cet institut, situé dans une rue commerçante, est visé. La capitale a déjà été frappée lundi par une série d'attentats coordonnés contre des hôtels qui ont fait 36 morts et 71 blessés. Les insurgés ont prouvé encore une fois qu'ils pouvaient frapper le cœur de Baghdad malgré l'augmentation des mesures de sécurité, décidée après des attentats spectaculaires commis au cours des derniers mois contre les symboles du pouvoir irakien. A quelques minutes d'intervalles, les kamikazes ont fait exploser leur minibus près des hôtels Palestine, dans le quartier d'Abou Nawas, Babel à Karrada, et Hamra à Jadriya, dans le sud de la capitale. Ces attaques interviennent à moins de deux mois des élections législatives, prévues le 7 mars, et constituent un nouveau coup dur pour le Premier ministre Nouri Al Maliki et sa coalition. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les Irakiens «à rester engagés sur la voie de la réconciliation en dépit de ces attentats, notamment à travers les préparatifs en cours des prochaines élections».