La fête ne pouvait indéfiniment durer. Et la défaite fait partie des choses du football. Les Verts ont failli à leur mission d'aller à la finale de cette CAN 2010 mais ce ne sera pas pour autant qu'ils baisseront dans l'estime de tous les Algériens. Avant d'arriver en Angola, l'objectif qui leur avait été fixé était de passer le premier tour ou, au mieux, d'aller en demi-finale. De ce point de vue, ils ont parfaitement répondu à l'attente de ceux qui les dirigent. Il ne nous viendra donc pas à l'esprit de leur en vouloir pour cet échec face aux Egyptiens dans le match qui a semblé être celui de trop pour cette équipe algérienne. Le match qu'ils n'auraient pas du disputer après leur extraordinaire sortie des quarts de finale face aux Ivoiriens devant lesquels ils avaient dépensé énormément d'énergie. En outre, ils ont eu affaire en cette demi-finale à une équipe d'Egypte qui avait une envie folle d'effacer la défaite de Khartoum. Ce qu'elle a réussi à obtenir mais la qualification au Mondial est, elle, bien algérienne. Et le match bascula Dans le match d'hier, on retiendra surtout qu'il a basculé à un moment où le jeu semblait assez équilibré, c'est-à-dire à un instant où le doute était à son paroxysme. Il est plus qu'évident que ce qui s'est passé à la 37' de la rencontre a largement contribué à précipiter le cours des évènements. En effet, c'est à ce moment là que l'équipe d'Algérie a reçu un double coup de bambou sur la tête sous la forme d'un penalty accordé aux Egyptiens et d'une exclusion à l'encontre du défenseur Rafik Halliche. Nous ne contesterons pas la décision de l'arbitre béninois d'avoir sorti un second carton jaune au joueur algérien sur l'action qui l'avait vu tacler Mateeb mais nous nous permettrons de douter sur la justesse du premier avertissement infligé à Halliche à la 30', suite à une prétendue charge sur le gardien El Hadary sur un coup franc de Ziani. On doute parce que les images au ralenti de la télévision ont montré que c'est le gardien égyptien qui est allé buter contre le joueur algérien et non le contraire. Le carton jaune n'avait donc pas à être tiré pour Halliche sur cette action et ce dernier serait, certainement, resté au milieu de ses camarades après l'action du penalty de la 37'. Tout a ainsi basculé après le penalty réussi par Hosny Abd Rabou (il y a également à dire sur sa manière de tirer qui consiste à s'arrêter avant de botter devant un arbitre impassible). A dix contre onze, avec un but de retard à remonter, les Verts n'avaient plus d'espoir d'autant que la fatigue les avait gagnés. Et quand la fatigue est là, on en arrive à perdre sa lucidité devant une équipe égyptienne qui en voulait, à l'image de son arrière latéral droit El Mohammady, dont toutes les montées sur son côté créaient le danger dans le camp algérien. Et quand Zidan aggrava le score, il n'y eut plus de match. Les reste du temps fut une épreuve des plus difficiles pour dix joueurs algériens qui se mirent à commettre des erreurs dont deux coûtèrent une expulsion à Belhadj puis à Chaouchi. Aussi, les deux derniers buts égyptiens sont plus à mettre au crédit d'une équipe algérienne largement amoindrie et complètement usée qu'à de grandes prouesses de la part de son adversaire. La Coupe du monde est pour bientôt Ce scénario nous a rappelé celui de 2002 lorsque l'équipe des Pharaons avait battu celle des Algériens, au Caire, sur le score de 5 buts à 2. Alors qu'ils avaient fait jeu égal avec leurs adversaires durant presque tout le match, les Verts avaient subitement flanché dans les ultimes minutes où ils avaient encaissé deux buts coup sur coup. Aussi, ne faut-il pas accorder trop d'importance à cette large défaite de Benguela de la part d'un onze d'Algérie qui aura, malgré tout, réussi une bonne CAN. L'aventure de cette dernière est terminée (même s'il reste le match de classement à disputer ce samedi face au Nigeria) et il va falloir se tourner vers la Coupe du monde où les matches seront encore plus durs pour des Verts qui méritent d'être soutenus en dépit de leur sortie ratée de cette demi-finale de la CAN.