Le gouvernement italien, réuni exceptionnellement à Reggio di Calabria, principale ville de la Calabre, a adopté un plan de lutte extraordinaire contre le crime organisé. «Nous avons adopté un plan en dix points qui comprend, entre autres, un code des lois anti-mafia et l'instauration d'une agence nationale devant gérer les biens saisis à la criminalité et dont le siège sera à Reggio di Calabria», a déclaré à la presse le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, à l'issue de ce Conseil des ministres tenu dans le fief de la plus dangereuse des mafias, la Ndrangheta. Le plan est articulé en deux volets : le premier prévoit un décret pour la création, et l'entrée en vigueur rapide, d'une agence pour la gestion des biens mafieux saisis ou mis sous séquestre. «Une de nos armes principales dans la lutte contre la mafia est la saisie de ses biens, et, ces dix-huit derniers mois, nous avons saisi ou placé sous séquestre plus de quinze mille biens divers d'une valeur d'environ 9 milliards d'euros», a expliqué le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni. Le second volet est constitué par un projet de loi qui mettra un peu plus de temps à entrer en vigueur et comprend neuf points, parmi lesquels un «code» des lois anti-mafia pour regrouper tous les textes appliqués dans la lutte contre la criminalité organisée et une carte nationale des réseaux des clans criminels. Le chef du gouvernement a également évoqué l'établissement d'une liste noire des entreprises soupçonnées d'être liées à la mafia, ce qui permettrait à d'autres sociétés participant à des appels d'offres publics d'éviter de traiter avec les premières.