Le 14e sommet de l'Union africaine (UA), consacré aux technologies de l'information et de la communication en Afrique, s'est ouvert hier à Addis Abeba. Le coup d'envoi des travaux a été donné par le dirigeant libyen Muammar al-Kadhafi avant de céder la présidence de l'organisation au président du Malawi Bingu wa Mutharika. Muammar al-Kadhafi, qui souhaite rester à la tête de l'UA, a affirmé qu'il n'a besoin d'aucun titre, allusion à la présidence de l'organisation qu'il venait de quitter. «Je n'ai besoin d'aucun titre, je resterai sur le front pour la lutte en faveur de l'UA», a-t-il annoncé, avant de rappeler que «le président de l'UA n'a aucune prérogative». Dans son discours d'investiture, le nouveau président de l'UA a appelé ses pairs à «plus d'actions». «Il faut aller au-delà des décisions, résolutions et déclarations et commencer à agir; le temps est venu de développer l'Afrique», a-t-il insisté. «L'Afrique n'est pas un continent pauvre, mais les populations africaines le sont alors que nous avons beaucoup de ressources naturelles», a-t-il souligné. «Nous avons des scientifiques, des ingénieurs, des artistes, des champions sportifs qui sont maintenant dans les pays occidentaux et contribuent au développement de ces pays», a-t-il regretté. Intervenant à l'ouverture du sommet qui devrait se pencher notamment sur l'avenir du Soudan, la guerre civile en Somalie, l'impasse politique à Madagascar et le régime de transition en Guinée, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré l'appui de l'ONU aux efforts menés par l'UA pour rétablir la paix et la sécurité dans le continent. M. Ban a exprimé «sans réserves» l'appui et le soutien des Nations unies aux efforts visant le règlement des crises et conflits qui continuent d'affecter l'Afrique. «Nos défis sont partagés et nos préoccupations aussi», a indiqué le secrétaire général de l'ONU, ajoutant que «l'avenir de l'Afrique figure parmi les préoccupations des Nations unies». M. Ban a plaidé, dans ce sens, pour le renforcement des technologies du savoir et des nouvelles technologies de l'information et de la communication en vue de «contribuer efficacement au développement durable du continent» et «relever les nouveaux défis imposés par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)». Pour sa part, le président du gouvernement espagnol, M. Jose Luis Zapatero, invité à ce sommet en qualité de président de l'Union européenne, a exprimé l'engagement de son pays à œuvrer «conjointement» avec l'UA pour développer un partenariat qui soit «bénéfique» aux deux parties. L'Espagne s'engage, a-t-il dit, à renforcer également sa coopération avec l'UA pour l'éradication de la misère et de la pauvreté en Afrique. «Nous serons toujours à vos côtés, car nous avons besoin d'une Afrique unie, forte et prospère», a affirmé l'intervenant à l'adresse des participants. Hommage appuyé aux victimes du séisme de Haïti Dans son intervention, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a rendu un vibrant hommage aux victimes du tremblement de terre de Haïti, qui a fait quelque 170 000 morts. «Ce qui arrive en Haïti est une tragédie qui transcende les frontières. L'Afrique, étant la terre d'origine de ces populations haïtiennes meurtries, est au premier chef concernée», a déclaré le président de la Commission de l'UA. Il a souligné la dette de l'Afrique vis-à-vis de Haïti, «première république noire du monde en 1804 qui a porté le flambeau de l'émancipation du peuple noir et a payé un lourd tribut pour cela». M. Ping a ajouté que l'UA et ses Etats membres devaient se pencher «sur la proposition avancée par le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, de voir dans quelles conditions on peut envisager un retour des Haïtiens qui le désirent en Afrique».