Tout en déplorant la persistance de l'insécurité et de l'instabilité dans certaines régions du continent africain, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a lancé, lundi à Addis Abeba, un appel en direction des chefs d'Etat d'Afrique pour la reconstructionet le développement post-conflit pour consolider la paix retrouvée en Afrique. «Nous enregistrons avec satisfaction le règlement de certaines situations de conflit. Par contre, nous déplorons la persistance de l'insécurité et de l'instabilité à travers quelques régions de notre continent», a indiqué le chef de l'Etat dans son allocution au deuxième jour des travaux du 14e sommet de l'Union africaine (UA). Le chef de l'Etat a souligné que des «avancées positives» ont été enregistrées en Côte d'Ivoire, en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Burundi, aux Comores, au Sierra Leone et au Liberia, en précisant que «dans chacun de ces cas, les progrès tangibles obtenus sont encourageants, même s'ils peuvent paraître parfois fragiles». A ce titre, M. Bouteflika a appelé à accorder une «attention particulière à ces pays, en transition, afin de prévenir toute résurgence des conflits». «Il est important de les accompagner et de les soutenir dans la mise en oeuvre de leurs plans de reconstruction et de développement post-conflit pour consolider la paix retrouvée», a-t-il insisté. Abordant la situation au Soudan, M. Bouteflika a plaidé pour la nécessité d'aider «nos frères soudanais à franchir cette phase sensible de leur histoire contemporaine, et ce faisant, de démontrer que l'Afrique est à même de promouvoir des solutions responsables et efficientes aux problèmes auxquels le continent est confronté». C'est dans cette démarche responsable, a-t-il dit, «qu'il faut situer l'appel, malheureusement non entendu, adressé au Conseil de sécurité de l'ONU, pour la suspension du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le président Omar Hassan El Bachir». Il appelé, dans ce cadre, à apporter tous les appuis nécessaires au gouvernement soudanais pour la réussite des élections générales, prévues dans quelques mois, et du référendum, en janvier prochain. «Notre contribution individuelle et collective devrait permettre de renforcer la confiance entre tous les habitants du Soudan et à les aider à édifier un Soudan rénové et unitaire», a ajouté le chef de l'Etat. Concernant la crise en Somalie, M. Bouteflika a estimé qu'elle «ne se réduit pas à une simple question de piraterie maritime, qui est une conséquence de l'absence d'autorité nationale dans ce pays». «Il nous paraît urgent de parachever le déploiement des bataillons restants de l'Amisom (…) ce qui permettra de renforcer les capacités des institutions somaliennes, de consolider la stratégie globale de sortie de crise et de restaurer l'Etat somalien dans sa plénitude», a-t-il affirmé. D'autre part, M. Bouteflika a qualifié la situation qui prévaut en Guinée de «préoccupante», appelant l'UA à «demeurer ferme et sans concession» devant de «telles dérives». Le chef de l'Etat, qui s'est félicité, en outre, des engagements pris à Tripoli (Libye), au cours la session spéciale de l'UA sur les conflits en Afrique, a réitéré la volonté de l'Algérie d'«apporter sa contribution à l'effort collectif, en vue d'un règlement de ces situations».