La Société des eaux de Marseille (SEM), qui assure la gestion déléguée de l'eau dans la wilaya de Constantine et la direction opérationnelle de la Société des eaux et d'assainissement de Constantine (Seaco), viennent de recevoir une nouvelle mise en demeure avant la résiliation du contrat par le ministère des Ressources en eau. Le président du Conseil d'administration de la SPA Seaco, M. Guerziz, a donné deux mois à la SEM pour honorer ses engagements, constatant que «l'entreprise n'a pas pris en charge correctement les conclusions de la réunion tenue le 11 novembre 2009 au siège de la wilaya de Constantine». A cet effet, un délai contractuel de deux mois a été accordé, après «nous procéderons à la résiliation du contrat pour faute de la SEM et nous demanderons réparation du préjudice», a-t-il notifié sur sa mise en demeure. Cependant, il est nécessaire de savoir que la gestion du service de l'eau potable et de l'assainissement de la wilaya de Constantine a été confiée à la Société des eaux de Marseille pour une durée de cinq ans et demi et un montant de 27,8 millions d'euros hors taxes. L'objectif étant d'améliorer le service apporté au 1,2 million d'habitants des douze communes de la wilaya et assurer une distribution continue de l'eau potable, car, jusqu'à présent, elle continue à se faire de manière discontinue et les pertes sont importantes même si elles ont été réduites sensiblement au cours des derniers mois. Pour cela, une société de droit privé a été créée tout spécialement : la Société des eaux et de l'assainissement de Constantine (Seaco), dont la direction opérationnelle est assurée par la SEM. Cette gestion a été entamée depuis décembre 2008 suite à la fin des travaux de réhabilitation du réseau d'eau potable de Constantine lancés en 2005 et livrés au Groupe des eaux de Marseille en partenariat avec le bureau d'études Sogreah et la société de travaux chinoise China-Engineering Corporation (CGT). Cette société a déjà essuyé une première fois les foudres du wali et du maire de Constantine, notamment durant l'automne 2009 en raison des nombreuses fuites d'eau, mais aussi pour son incapacité à prendre en charge l'assainissement du réseau. Un état des lieux qui n'a pas été également du goût du ministre des Ressources en eau qui n'a pas manqué de manifester sa colère face aux résultats mitigés. Sellal a reproché ouvertement à la Seaco, sa «lenteur dans l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable de Constantine». C'est pour cela qu'une première mise en demeure a été adressée à la SEM au courant du mois dernier, apparemment sans résultat palpable. Une deuxième mise en demeure vient d'être notifiée cette fois-ci avec un ultimatum de deux mois avant la résiliation du contrat. L'eau n'est pas disponible 24h/24 dans cette ville et plusieurs quartiers restent sans approvisionnement. Pourtant, la mise en service du barrage de Béni Haroun a été considérée comme une bouée de sauvetage pour les Constantinois qui avaient cru au slogan «l'eau 24h/24». De son côté, la Seaco envisage de «redoubler d'efforts pour améliorer la distribution de l'eau potable à Constantine».