Interrogé sur le report de la visite en Algérie que devait effectuer Bernard Kouchner, le Premier ministre a précisé que «ce n'est pas l'Algérie qui a refusé». Ahmed Ouyahia a affirmé qu'il n'y a pas de crise dans les relations entre l'Algérie et la France, estimant que celles-ci «sont normales» et basées sur le volet commercial, la circulation des personnes et les relations de bon voisinage. Toutefois, selon lui, «on ne peut parler d'un saut qualitatif dans les relations algéro-françaises qui vise à les hisser à des relations à caractère spécifique, en l'absence de certaines conditions», allusion faites ici à l'inscription de l'Algérie sur la liste noire des pays à risques. Sur ce sujet, le Premier ministre a insisté sur le caractère «raciste» de la décision. Il affirmera en réponse à une question sur le principe de réciprocité que l'Algérie souveraine n'écarte pas cette éventualité. Le communiqué final des travaux du sommet de l'Alliance précise qu'il est «inconcevable de recourir au prétexte de lutte antiterroriste dans une tentative de porter atteinte à l'Islam ou à la dignité des peuples musulmans». «Nul ne pourrait donner à l'Algérie des leçons en matière de lutte antiterroriste», lit-on encore dans le communiqué qui fustige la décision du Congrès américain «qui impose des restrictions à la liberté d'expression des autres et menace de sanctions tous ceux qui ne suivent pas la politique des Etats-Unis».