Depuis son entrée en vigueur, le 1er janvier, la mise en œuvre du nouveau système comptable financier (SCF) est confrontée au manque de formation des comptables. Les entreprises algériennes ont eu à exprimer leur incapacité à maîtriser les concepts du SCF. Le programme de formation destiné à initier les professionnels de la comptabilité aux nouvelles normes avance à un rythme très lent, indique-t-on, puisque seulement 20% de la population ciblée a été formée jusque-là. Afin d'absorber le déficit, la Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie (Caci) organise, une formation de dix jours sur le nouveau système au niveau de l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA). La formation se fera sur trois sessions qui s'étaleront du 21 février au 8 mars prochain. Elle a pour objectifs l'acquisition des notions théoriques et pratiques essentielles à la maîtrise du système comptable financier et la compréhension des implications du passage du Plan comptable national au SCF. Les cours seront dispensés par Yanat Hachemi, expert certifié, enseignant à l'ESAA. La population visée est le personnel opérationnel de la comptabilité dans l'entreprise, professionnels, et stagiaires… Le programme de formation porte notamment sur l'étude du nouveau cadre conceptuel du SCF, l'étude des stocks et des contrats à long terme et les états financiers d'une entreprise. Un retard flagrant dans la formation Les besoins en formation sont énormes, ils sont de l'ordre de 564 000 personnes dans le secteur économique. A ce jour, 87 000 professionnels de la comptabilité ont été formés sur le nouveau système. L'Algérie devrait donc doubler ses efforts en la matière et multiplier les sessions de formation. L'ordre des experts comptables avait suggéré de mettre en place des services de formation dans chaque entreprise privée ou publique. Une enquête lancée par l'Office national des statistiques (ONS), il y a quelque temps, a fait ressortir que 87% des entités questionnées considèrent que les états financiers auront une meilleure lisibilité, 74% considèrent que l'information financière et comptable sera plus pertinente et, enfin, 89% estiment que l'information comptable sera plus adaptée aux normes internationales et, par conséquent, prêtera mieux à la comparabilité internationale. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait affirmé au début de l'année que la mise en place du nouveau système comptable dépasse le cadre d'une simple actualisation du Plan comptable national. Il a expliqué que ce système s'élargit au «développement d'un véritable système comptable financier qui traite de l'information économique et financière dans sa globalité et selon des critères qualitatifs qui devront aider les utilisateurs intéressés et les partenaires économiques dans leurs prises de décision».