Incivisme n Le citoyen est mis à l'index par les différents services contactés. Le citadin - qui ignore ou ne tient pas compte des rudiments de la vie en communauté dans l'une des plus grandes métropoles africaines - est source de beaucoup de désagréments et de nuisances. C'est ainsi que les services d'assainissement de la capitale se plaignent de ce que le citoyen ne fait pas attention : il jette ses déchets à même le sol des chaussées et trottoirs, obstrue les canaux d'évacuation et les avaloirs, occupe, dans certains cas, les trottoirs sans aucune autorisation, bâtit des habitations sans respecter les normes de construction, provoquant ainsi une anarchie totale au niveau de l'architecture et des tracés des routes et des rues dans la ville. Les services d'hygiène publique se plaignent, quant à eux, de ce même citoyen qui n'est pas capable de nettoyer devant chez lui et qui attend tout de l'Etat. Les escaliers puent l'urine, les caves débordent d'immondices, certains habitants de cités ne se gênent pas pour balancer leurs ordures par les fenêtres. Tout cela additionné fait que la capitale est devenue la terre promise des rats et autres animaux errants qui, comme les humains, n'hésitent pas à se multiplier dès que le gîte et le «couvert» sont garantis. Alors, comment changer les habitudes des citoyens des grandes villes en général et d'Alger en particulier ? Deux solutions se dégagent lors de nos entretiens avec les différents organismes concernés. D'abord, une police de proximité qui se chargerait de la dissuasion et de la pénalisation. Cette police, proposée parmi les nouveaux projets des institutions, se chargerait de surveiller les comportements des citoyens dans les rues et de verbaliser en cas de manquement aux règles élémentaires de la vie citadine. Une autre proposition table, comme le fait régulièrement l'établissement Hurbal, sur la communication et la sensibilisation du citoyen. En effet, l'établissement sus-cité organise chaque année des manifestations de sensibilisation au niveau des écoles de la wilaya d'Alger. Ciblant les élèves de 6e année, considérés comme les plus aptes à assimiler les messages véhiculés par les services de communication du service public, ces manifestations ont lieu dans un établissement primaire choisi dans chaque commune de la wilaya. «Nous avons obtenu des résultats très satisfaisants», nous dira Ouamer Makhoukh, directeur de l'Epic Hurbal. «Chaque fin d'année scolaire, nous demandons aux élèves des 57 écoles visitées de faire des dessins en rapport avec l'hygiène publique ; les 12 meilleurs sont édités sous forme de calendrier et leurs auteurs se voient décerner des prix très motivants comme des ordinateurs.» Financée par les entreprises en rapport avec l'établissement d'hygiène publique, cette opération vise à sensibiliser le citadin du futur et à impliquer les entreprises pour qu'à leur tour, elles deviennent des «entreprises citoyennes».