Plusieurs filières ont été créées dans le secteur de l'agriculture, certaines ont porté leurs fruits alors que d'autres ont du mal à démarrer. C'est le cas de la tomate industrielle et de l'oléiculture. La production de la tomate est freinée par un problème primordial, à savoir les importations massives de triple et double concentré de tomate qui perturbe toute la filière. Outre cela, il y a une divergence entre ceux qui produisent la tomate industrielle et ceux qui la transforment. Les pertes occasionnées par ce facteur sont importantes, a déclaré, hier sur la Chaîne III, Mohamed Chérif Ould El Hocine, président de la Chambre nationale d'agriculture. En termes d'emploi, les pertes engendrées sont enregistrées notamment dans les wilayas de l'est du pays, comme Annaba, El Tarf ou encore Guelma. En ce qui concerne les pertes en matière de production, l'invité de la radio a rappelé que la filière dégageait un chiffre d'affaires de 12 milliards de dinars au milieu des années 1990 et était même arrivée à exporter le concentré de tomate vers la Russie en 1996. En 2005, c'était le point de rupture dans la mesure où la surface cultivable s'est rétrécie. «Nous sommes passé de 32 000 ha à 7 000 ha», a déclaré ce même responsable en précisant qu'«en 2007, il y a eu une tentative de reprise, ce qui a permis d'avoir en 2008 une surface cultivable étendue sur 17 000 ha». Aujourd'hui, la filière de la tomate tente de maintenir le cap et ne pas descendre en dessous des 20 000 ha afin de pouvoir remettre sur pied cette filière et réduire les importations. Pour développer l'ensemble des filières, l'Etat a lancé un ensemble de mesures, telles des facilitations au profit des agriculteurs pour l'accès aux engrais et aux semences dont les prix ont connu une hausse considérable sur le marché. «Mais nous demandons une certaine protection aux frontières», a plaidé M. Ould El Hocine, une protection au niveau des importations formelles. «Cette dernière doit se faire à travers des mesures tarifaires» mais aussi au niveau des importations informelles à partir d'un pays voisin. «Il faut faire en sorte qu'il n'y ait plus d'importation de concentré de tomate», a-t-il souligné. En contrepartie, les producteurs s'engagent de leur part à aller vers un système d'entreprises coopératives qui permettent aux agriculteurs de se regrouper autour de service pour un objectif commun afin de pouvoir s'engager sur des niveaux de production à atteindre. La production d'huile d'olive en chute libre La filière de l'oléiculture est elle aussi confrontée à des difficultés qui font que la production ne répond pas aux besoins. Cette année, la production ne dépassera pas les 10%, alors que l'année dernière la production a atteint les 50 000 tonnes d'huile d'olive. «Cette année pour des raisons climatiques, dira M. Ould El Houcine la production ne sera pas importante.» Ce fort recul de la production s'explique par les mauvaises conditions climatiques mais aussi par des techniques culturales peu respectueuses des repousses et qui affectent les campagnes suivantes. Pour ce qui est de l'olive de table, le président de la Chambre algérienne de l'agriculture, a souligné que «cette année nous sommes à 3 millions de quintaux, donc 300 000 tonnes produits». Les fortes pluies qui se sont abattues durant la période de floraison, notamment en Kabylie, une région spécialisée dans la production d'olives à huile, ont fortement perturbé la production. L'Etat a mis en place des mécanismes de soutien assez conséquents, selon l'invité de la radio, des entreprises de réalisation intensives des oliveraies seront créées. L'objectif est déjà affiché, 1 million d'hectares. 314 millions de litres de lait collectés La filière du lait a été également évoquée par M. Ould El Hocine. «Pour ce qui est du lait, l'accent a été mis sur l'un des segments essentiel, à savoir la collecte», a-t-il indiqué. L'objectif a été de mettre en place des mécanismes autour de l'Onil pour collecter le maximum de lait cru produit au niveau national. «On a fixé comme objectif les 600 millions de litres, on a atteint les 314 millions de litres et c'est un record en termes de collecte.» Là aussi, le responsable a évoqué les importations de poudre de lait qui gênent les producteurs.