La corruption, sous toutes ses formes, est un phénomène que les sociétés ont «de tout temps connu» et qui doit être «traité dans la sérénité», a déclaré mercredi le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. «La corruption a existé dans les anciennes sociétés et l'est aussi toujours, même dans les pays se disant des plus développés et disposant des systèmes de gestion les plus transparents», a affirmé le ministre en marge d'une visite de travail dans la wilaya de Ouargla. «Nous voyons ce qui se passe à travers le monde», a-t-il dit à ce propos à la presse. «Toutes les religions bannissent la corruption», a tenu à rappeler M. Belaïz en affirmant qu'une «cinquantaine de versets du Coran appellent à combattre le phénomène», et que la corruption, comme dans tous les autres pays, est «un fait de société». «Il est né avec l'humanité et restera jusqu'à la fin des temps». Pour le combattre, l'Algérie a mis en place un arsenal juridique, a indiqué M. Belaïz, citant en exemple la loi contre la corruption de 2006, l'amendement de certaines dispositions du code de procédures pénales liées à l'investigation et l'instruction de ce genre d'affaires, la mise en place de pôles judiciaires spécialisés, dont un à Ouargla, et la formation des magistrats. «Donc, une série de dispositions destinées à juguler et à combattre ce crime». A ce jour, les institutions de l'Etat opèrent sur ce plan, mais «ont besoin de travailler dans la sérénité et la sagesse, sans effets tapageurs» car, a-t-il estimé, il est du propre de la justice de ne pas trop parler, en raison, entre autres, du secret de l'instruction, de la présomption d'innocence et d'autres réserves. «Les chiffres prouvant l'action de la justice sur ce registre sont éloquents, puisque depuis la parution de la loi de 2006, voire depuis le 2e semestre 2006 jusqu'à 2009, la justice algérienne a prononcé 5575 condamnations dans des affaires liées à la corruption, sans compter les affaires en instruction ou en cours de traitement judiciaire», a signalé le ministre de la Justice. «La corruption est répandue dans le monde, mais elle est traitée par voie de justice, dans un cadre de sérénité et de sagesse et dans la légalité, en accordant à chacun le droit de se défendre, pour ne léser aucune partie», a-t-il ajouté. Pour M. Belaïz, la corruption dont «il n'est pas question de minimiser son danger» est devenue «un crime grave qu'il appartient à tous, justice et société dans son ensemble, de combattre par tous les moyens». Néanmoins, «toute personne est innocente jusqu'à preuve de sa culpabilité et jusqu'à ce que le jugement la condamnant devienne définitif», a conclu le ministre de la Justice, garde des Sceaux.