«A l'heure actuelle, le gouvernement algérien n'a pas encore jugé opportun de donner une réponse définitive aux questions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui sont extrêmement pertinentes», a déclaré le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Le ministre ajoutera que son département «transmettra en temps opportun les réponses aux 96 questions émanant de l'Union européenne et des Etats-Unis une fois qu'il recevra la directive nécessaire», selon l'APS. Il ne manquera pas de noter que la décision d'accession à cette organisation sera une «décision de souveraineté». Entre 2008 et 2009, l'Algérie a reçu un total de 96 questions de l'Union européenne (UE) et des Etats-Unis, dont une quinzaine ont des incidences sur l'économie nationale, et dont le contenu portait essentiellement «sur les avantages accordés aux autres membres de l'organisation». Il s'agit de la réglementation des prix, le double prix du gaz, l'importation des voitures d'occasion, les licences d'importation, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, et sur la taxe intérieure sur la consommation et les subventions à l'exportation. Le ministre du Commerce précisera : «Ceux qui sont au sein de l'OMC sont cruels avec ceux qui n'en sont pas membres (...) Entre eux, ils s'accordent des largesses mais sont fortement exigeants avec ceux qui frappent à la porte» pour l'adhésion en relevant que la «position forte de l'Algérie les gêne» car «chaque membre de l'OMC demande à l'Algérie des concessions en fonction de ses intérêts et non pas de ceux de l'organisation», rendant ainsi, explique-t-il, «les négociations beaucoup plus complexes». Il a déploré, dans ce sens, l'absence «d'une feuille de route toute prête», s'adressant aux Etats désireux d'adhérer à l'OMC. Néanmoins, selon le ministre, l'Algérie ne remet pas en cause le principe et l'option d'aller à l'OMC, sauf que jusqu'ici, affirme-t-il, ces requêtes «ne sont pas acceptables car elles auront des répercussions négatives sur l'économie nationale». En 2007, l'Algérie avait entamé le processus d'adhésion à l'ex-GATT. Depuis, elle a mené dix rounds de négociations multilatérales durant lesquels elle a traité 1600 questions relatives à son système économique et a tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays. Suite au 10e round, elle a reçu ces 96 questions relatives à certains aspects d'une dizaine de thèmes sur lesquels elle poursuit actuellement les négociations. Il s'agit des régimes des licences d'importation, des mesures sanitaires et phytosanitaires, des obstacles techniques au commerce, des subventions aux exportations, du fonctionnement des entreprises publiques, du prix du gaz, de la taxe sur la valeur ajoutée et des entreprises commerciales d'Etat. Il est à noter que le 11e round devait se tenir en juin 2009. Par ailleurs, le ministre a signalé que la liste négative des produits interdits à l'exportation dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (Zale) a été portée à 1294 produits contre les 1141 prévus initialement.