«Avec ou sans l'appui des syndicats, les enseignants ont décidé d'en découdre cette fois-ci avec les pouvoirs publics. C'est une corporation qui est déterminée à faire grève jusqu'à la satisfaction de ses revendications portant essentiellement sur l'application d'un nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif». Ces propos sont de Meriane Meziane, coordinateur national du syndicat autonome des enseignants du secondaire et technique (Snapest). Dans un point de presse qu'il a animé hier à Alger, il affirme que le recours au débrayage dans le secteur de l'éducaton est une option inéluctable que le Snapest mettra à exécution dès le mardi 16 février. «C'est une grève d'une semaine reconductible au cas où la réaction de la tutelle n'est pas à même de répondre favorablement à nos revendications», précisera-t-il. il fera savoir que le syndicat qu'il représente et la corporation de l'éducation au nom de laquelle il s'exprime ont fait preuve de patience deux années durant pour voir appliquer le nouveau régime indemnitaire. Une façon de répondre à la lettre que le ministère de l'Education a rendue publique dans la journée d'avant-hier et dans laquelle il sollicite des syndicats brandissant la menace de grève de faire preuve de sagesse, tout en considérant qu'une telle action est injustifiée. Ce qui n'est pas de l'avis du syndicaliste qui estime quant à lui que «la lettre de la tutelle constitue une réponse vague aux doléances des enseignants». Et d'ajouter : «Qu'ils nous répondent d'une manière claire! Le dossier du régime indemnitaire sur lequel se penche la commission ad hoc est tout de même entre les mains de spécialistes qui savent quel est le temps nécessaire pour achever la mission qui leur a été confiée. On veut connaître la date exacte des résultats de cette mission», a souligné le coordinateur national du Snapest. Et comme aucune échéance n'a encore été communiquée en ce sens, le choix de recourir à la grève dès ce mardi «est donc inévitable. (...) La balle est dans le camp des pouvoirs publics.» L'effet rétroactif risque de ne pas être retenu! Etant directement concerné par les conclusions de la commission ad hoc citée plus haut, le coordinateur national du Snapest suit de près l'évolution de ses travaux. Selon des échos en sa possession et dont il a fait part hier au cours de sa conférence de presse, ladite commission semble calculer le nouveau régime indemnitaire sur la base du nouveau Snmg dans le sillage duquel la prime de rendement pour l'enseignant qui était de 40% par le passé sera revue à la baisse de moitié. Du coup «l'effet rétroactif tel que réclamé par les syndicats de l'éducation risque de ne pas être retenu», s'insurge le coordinateur national du Snapest, qui met en garde contre ce genre de dérapage. A cela s'ajoute toute une série de revendications s'articulant notamment autour du départ à la retraite après 25 ans de service, et la résolution des problèmes socioprofessionnels auxquels sont confrontés les enseignants du sud. La grève animée par d'autres formes de protestation La grève du Snapest qui débutera donc mardi sera en outre animée par d'autres formes de protestation, a affirmé hier le coordinateur national de cette section syndicale. De son avis, les enseignants adhérents à ce syndicat et relevant d'autres wilayas, à l'exception d'Alger, vont sortir dans la rue pour faire valoir leurs revendications une fois le mouvement de débrayage lancé. Pour ce qui est d'Alger, le Snapest a d'ores et déjà décidé de prendre part au sit-in qu'envisage d'organiser le CLA le 24 février.