Hier et au premier jour de la grève initiée par le Snapest dans le secteur de l'éducation, le coordinateur national de ce syndicat, Meriane Meziane, crie déjà à la victoire. «L'objectif est atteint», a-t-il déclaré d'entrée lors d'un conférence de presse qu'il a animée hier à Alger. Voulant aller davantage dans les détails, il fera part dans son évaluation de la situation de la grève à travers le pays que pas moins de 24 600 enseignants du secondaire ont débrayé dès les premières heures de la matinée d'hier. Le mot d'ordre de grève lancé par le Snapest a été exécuté dans 41 wilayas du pays, affirme encore le conférencier qui soutient mordicus que peu de wilayas ont été épargnées par cette protestation, telles Laghouat, Tébessa, Guelma et M'sila, a-t-il cité à titre illustratif. En revanche, dans les wilayas d'Oran, de Tamanrasset, de Béchar, de Tiaret et d'Oum El Bouaghi notamment, «le taux de suivi a carrément atteint les 100%», révèle le coordinateur national du Snapest. Ce dernier, dans ses conclusions se rapportant à son évaluation du premier jour de la grève (hier, ndlr), statuera que le taux de suivi national a été de l'ordre de 41% aux environs de 10h30. Une telle mobilisation considérable enregistrée aux premières heures de la matinée augure d'un suivi massif de la grève qui est de mise pour une semaine. C'est en tout cas le genre de scénario qu'envisage le conférencier puisque «les enseignants ont décidé d'en découdre avec la tutelle. Leur pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder. Cette fois-ci, les enseignants ont décidé de ne pas laisser tomber la protestation jusqu'à satisfaction de leurs revendications axées essentiellement sur l'application du nouveau régime indemnitaire», a-t-il déclaré. Le coordinateur national du Snapest fera savoir aussi que dans le sillage de cette énième grève qui vient ébranler le secteur de l'éducation, il est prévu la tenue de plusieurs sit-in dans différentes wilayas du pays, notamment à Alger en date du 24 février. «Les enseignants ne demandent pas la lune. Ils veulent juste consacrer un droit légitime, celui de vivre décemment», affirme encore M. Meriane. Ce dernier ne manquera pas de remettre en cause les déclarations officielles faites par le ministre Benbouzid à partir de Tlemcen de même que celles de son conseiller Ahmed Tessa qui était l'invité de la Radio nationale avant-hier. Le ministre de l'Education et son conseiller ont affirmé l'un comme l'autre que le dossier du régime indemnitaire connaîtra sa promulgation dans les prochains jours. Le coordinateur national du Snapest réclame que de tels propos soient répertoriés dans un communiqué explicite à l'adresse de la corporation de l'éducation. Les déclarations faites par les responsables de la tutelle et rapportés par les médias «ne servent qu'à entretenir la confusion et à installer une crise de confiance entre le ministère et ses partenaires sociaux», a indiqué M. Meriane. «On espère qu'il ait une réponse exprimée au plus vite de la part de la tutelle», a conclu le conférencier.