Observant une grève d'une semaine reconductible depuis avant-hier, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) refuse de tomber dans «le piège» du ministère de l'Education qui a annoncé la prise en charge du dossier du régime indemnitaire dans un délai d'un mois. Le syndicat maintient son mot d'ordre de grève et affiche sa détermination à aller jusqu'au bout de ses revendications, malgré que le ministre, Boubekeur Benbouzid, a tenté à les rassurer par le biais de son conseiller, Ahmed Tessa, par rapport au dossier du régime indemnitaire qui «sera réglé dans un mois». Contacté par Le Temps d'Algérie, Meziane Meriane, secrétaire général de la formation syndicale, précise : «Nous voulons des garanties écrites et non des promesses sans lendemain.» Il a tenu par ailleurs à remettre en cause les chiffres du taux de suivi de la grève rendus publics par le ministère de l'Education, reflétant un suivi faible, soit 2,45%, dans les 48 wilayas du pays. Selon Meziane Meriane, ce taux de suivi ne reflète même pas celui de la wilaya d'Oran, où 2000 enseignants ont été mobilisés autour du mot d'ordre du syndicat. Le ministère adopte, selon le même interlocuteur, la politique «de la fuite en avant et de la désinformation» afin de casser le mouvement. Plus explicite, il affirme que le taux de suivi est en constante évolution dans plusieurs wilayas du pays, notamment à Djelfa, Médéa et Tiaret. Le conseil national du syndicat, prévu pour lundi et mardi, décidera de la suite à donner au mouvement. Meziane Meriane annonce d'ores et déjà la poursuite du débrayage jusqu'à la prise en charge de leurs doléances, notamment l'installation d'une commission mixte pour débattre le dossier du régime indemnitaire. Il y a lieu de noter qu'Ahmed Tessa, qui rassurait la corporation de l'éducation nationale par rapport au dossier du régime indemnitaire en affirmant que «dans un mois, tout sera réglé», a déclaré que ce dossier a été remis à la commission ad hoc composée notamment des représentants de la direction générale de la Fonction publique et du ministère des Finances. Cette commission doit, selon ce dernier, étudier dans le détail les propositions du ministère de l'Education et des partenaires sociaux. Ajoutant dans ce contexte que «cela demande du temps et engage beaucoup de calculs» puisqu'il concerne pas moins de 500 000 fonctionnaires. Le mécontentement des syndicats serait donc, selon lui, «inexplicable». «Surtout que la commission ad hoc qui finalise ses travaux va bientôt annoncer ses conclusions». Et selon la même source, «c'est le gouvernement qui décidera de la suite à donner à ces propositions. Il y aura un rappel à partir de janvier 2008 et une bonification des primes des enseignants». «Cela est un grand acquis pour les syndicats mais il y a lieu d'être patient.»