La Banque africaine du développement a décidé d'augmenter son capital afin de réunir des fonds supplémentaires pour financer le développement en Afrique. L'annonce a été faite jeudi par son président Donald Kaberuka, lors de la cérémonie d'inauguration de son bureau à Alger. M. Kaberuka a indiqué que «les gouverneurs représentant les pays membres africains ont décidé la semaine passée à Tunis d'augmenter le capital à hauteur de 200% pour le porter à 32 milliards de dollars. Cette augmentation du capital va donner à la BAD des moyens supplémentaires pour financer le développement dans le continent. Le président de la BAD attend, maintenant, la réaction des pays actionnaires non africains en mai prochain quant à leur éventuelle participation à cette augmentation. A propos de cette décision, le ministre des Finances Karim Djoudi a soutenu que «si l'Algérie veut préserver ses droits de vote et sa position dans le capital de la BAD, il faudra qu'elle souscrive à l'augmentation du capital. Mais pour le moment, aucune décision n'a été encore prise par l'Algérie concernant les montants à souscrire». Le ministre des Finances a ajoute que «l'Algérie accompagne et soutient la décision de la BAD quant à l'augmentation de sa capacité d'intervention» et «qu'il y a une volonté de maintenir sa position au niveau du capital d'investissement». «L'Algérie est déterminée à rester le quatrième plus gros contributeur de la BAD» a-t-il souligné. Le montant du financement doublé L'Afrique s'est vue plus vulnérable et plus affectée par la crise financière mondiale. En ce sens, la BAD est appelée à jouer un rôle primordial. Le président de la BAD a évoqué cette épineuse question lors d'un point de presse animé à l'issue de la cérémonie. Ainsi, durant la crise économique mondiale, la BAD a porté son financement aux pays africains de 5,8 milliards de dollars par an à 11,6 milliards de dollars. Depuis trois ans, la BAD a augmenté le financement des projets du secteur privé en Afrique atteignant actuellement le rythme de 1,5 milliard de dollars par an. M. Kaberuka a expliqué que la crise économique mondiale en Afrique s'est traduite par une baisse des exportations et des flux d'investissements directs étrangers, tablant toutefois sur une croissance de 5,5% pour le continent en 2010. Néanmoins, la BAD renforcera la sélectivité et donnera la priorité à l'infrastructure, à la gouvernance, au développement du secteur privé et à l'enseignement supérieur. Par ses investissements, la banque favorisera l'intégration régionale.