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L'intersyndicale de la santé publique (SNPSP-SNPSSP) maintient son programme d'action Malgré une première réunion de conciliation des praticiens spécialistes avec le ministère
Les praticiens de la santé publique, généralistes et spécialistes, ont décidé d'un commun accord de reconduire leur grève sous sa forme ouverte et maintenir le sit-in prévu mercredi devant la présidence de la République, et ce, en dépit d'une première réunion de conciliation entre le ministère et le syndicat des spécialistes (SNPSP) tenue jeudi. Tout en se réjouissant de la décision du ministère de répondre enfin présent pour entamer le dialogue, l'intersyndicale estime qu'il n'est pas question de «sortir un corps d'une crise aux dépens de l'autre», soupçonnant ainsi une énième manœuvre de la tutelle d'«atomiser la plateforme de revendication commune». S'exprimant hier lors d'une conférence de presse tenue au siège du syndicat des paramédicaux (SAP), le président du SNPSSP, Mohammed Yousfi, tout en déplorant le retard mis par le ministère pour réagir, s'est réjoui néanmoins à propos de l'ouverture de la porte du dialogue jamais fermée par les blouses blanches du reste, affirmant que la crise touche tout le secteur de la santé pas seulement les praticiens . Invité jeudi par le ministre de la Santé pour une première réunion de conciliation, le SNPSSP a d'emblée informé le ministre que «la grève ne s'arrêtera que s'il y a solution pour toutes les revendications», l'invitant du coup à recevoir le SNPSP dans le même cadre «car nous défendons une plateforme commune», explique M. Yousfi. Une demande que le ministre a promis de prendre en charge dans les meilleurs délais, selon l'orateur, qui fera savoir dans ce sillage qu'une deuxième rencontre entre le SNPSSP et le ministère aura lieu demain pour aborder le point relatif au régime indemnitaire. «Nous avons abordé jeudi le point qui concerne les spécialistes, à savoir la prime d'intéressement», expliquera Yousfi, révélant qu'il reste un passif de 8 ans à régler aux spécialistes des trois grades. La porte du dialogue ouverte De son côté, le président du SNPSP, Lyes Merabet, salue la démarche du ministère et espère que ce dernier fasse de même pour les praticiens. Cependant, le conférencier qui craint une quelconque manœuvre de la tutelle pour «briser» l'intersyndicale, tient à préciser sur les dossiers du régime indemnitaire et du statut particulier qu'il n'est pas question que le ministre décide seul des orientation à leur donner». Dans cette optique, il fera savoir que les deux syndicats ont été destinataires d'invitations pour la fin de la semaine, pour assister aux réunions mixtes sur le régime indemnitaire, invitations qu'ils ont tous deux déclinées, comme c'était le cas pour celle du 6 février. «On n'accepte pas l'atomisation de notre plateforme de revendications», avertit Merabet qui évoque des relations normales avec la tutelle régies par des dispositions légales des articles 90-14 et 90-02. Cela étant, pour les deux syndicats, le maintien de la grève et du sit-in est somme toute logique dans la mesure où «une réunion de conciliation n'est pas une fin en soi». Par ailleurs, tout en affichant leur satisfaction quant à la réussite de leurs actions de la semaine dernière, notamment le sit-in devant le Palais du gouvernement, prouvant la détermination des praticiens à aller jusqu'au bout, Merabet et Yousfi ont dénoncé la fin de non-recevoir réservée par le Premier ministre à leur demande d'audience, et le zèle de certains policiers qui ont agi sous des ordres «venus d'en haut». «Ce qui s'est passé mercredi est déshonorant», affirme Merabet. Ils ont aussi dénoncé les multiples entraves à l'exercice du droit syndical, comme la suspension de certains praticiens à Sidi Bel Abbès pour avoir assisté aux sit-in de l'intersyndicale.