«Nous ne sommes pas des indus occupants et l'Eriad est bien le propriétaire des moulins de Oued Tlelat», affirment des représentants des ouvriers occupant le site avec leurs familles et ayant fait l'objet d'une décision d'expulsion prononcée par la justice. Ces derniers affirment qu'ils ne baisseront pas les bras et que le litige opposant l'Eriad à l'entreprise UCA, qui revendique aujourd'hui la propriété des lieux, cache en réalité des pratiques maffieuses. «Nous avons sollicité l'intervention du chef de l'Etat, car lui seul peut mettre fin à l'arbitraire qui nous frappe. C'est une tentative de faire main basse sur un bien public», affirment nos interlocuteurs. Mercredi dernier, un huissier de justice, accompagné des éléments de la Gendarmerie nationale, s'était rendu sur les lieux pour procéder à l'expulsion des ouvriers. Toutefois après des négociations entre les deux parties en conflit, l'Eriad et l'UCA, un accord prévoyant de surseoir à l'application de la décision d'expulsion a été conclu. Dans une lettre, les ouvriers sollicitent l'aide du premier magistrat du pays. «Ces moulins sont l'unique gagne-pain de nos familles. Nous mettre dehors c'est couper les vivres à une centaine de familles», affirment-ils dans leur correspondance. Ces derniers s'estiment victimes d'un bras de fer qui oppose l'entreprise Eriad à l'UCA. Les ouvriers précisent que les Moulins ont été nationalisés en 1964, une décision appuyée par les circulaires de 1968 et 1977. «Les documents de l'Etat et ceux du notaire prouvent que le site est une propriété publique et l'unique tutelle de l'Eriad, détentrice d'un bail moral de jouissance. L'Uca engage alors une action en justice qui lui permet d'obtenir un arrêt prouvant qu'elle est bien le propriétaire des Moulins de Oued Tlelat. S'engage alors, en 2004, un véritable bras de fer qui a connu son apogée mercredi quand un huissier de justice s'est déplacé sur le site pour expulser les ouvriers qui s'y trouvaient, procéder à sa fermeture et remettre ses clés à l'Uca. Cette mesure d'expulsion pourrait également mettre à la rue la famille d'un cadre de l'Eriad qui habite un logement de fonction. En attendant du nouveau, les ouvriers, qui se disent décidés à défendre leur outil de travail, s'apprêtent à tenir, mercredi prochain, un sit-in devant l'union de wilaya de l'Union générale des travailleurs algériens.