Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a plaidé pour que l'Afrique ait une représentation permanente dans les différentes institutions internationales. Décrocher cette place dans la sphère mondiale permettra à ces pays, selon M. Messahel, de porter la voix du continent noir et d'exprimer les préoccupations de ses peuples. Ceci s'ajoute à l'objectif consistant à mettre fin à la marginalisation et l'écartement dont l'Afrique a fait l'objet depuis plusieurs années. La participation dans les institutions mondiales donnera l'occasion aux pays africains de prendre part aux décisions sur les questions qui préoccupent les pays du Nord mais qui concernent également ceux du Sud. «L'Afrique a ses propres institutions et organismes qu'elle compte déployer avec force pour jouer le rôle qu'elle est appelée à jouer. Elle a besoin de tous les pays membres pour porter sa voix dans le monde. C'est pour cela que nous revendiquons une place dans les grandes institutions internationales pour prendre part aux débats sur les questions d'actualité et participer à la prise de décisions» a-t-il affirmé dans son discours prononcé hier à l'ouverture des travaux de l'assemblée générale de l'Union des conseils économiques et sociales et institutions similaires d'Afrique (UCESA). Cette session, qui s'est déroulée à Alger, a vu la participation de 14 pays africains. Le ministre a appelé, dans ce même contexte, tous les pays membres de l'UCESA à fédérer leurs efforts, à élargir cette organisation pour attirer de nouvelles adhésions et à ouvrir d'autres espaces à tous les acteurs de la société en vue de constituer une nouvelle force qui représente les aspirations de la société civile. Cette démarche s'inscrit dans l'objectif de créer une fédération des CNES des pays membres au niveau de l'Union africaine. «L'Algérie s'engage à aider cette nouvelle organisation en trouvant une formule pour la placer au niveau de l'Union africaine», a-t-il expliqué en soulignant que la même expérience a été menée récemment avec les conseils constitutionnels des pays africains qui se sont fédérés et devenus l'un des organismes de l'UA. Quelle efficacité pour l'UCESA ? L'importance de ces organisations est visible au niveau de l'amélioration du niveau du débat sur les programmes de développement. M. Messahel estime qu'il est important pour les pays africains d'unir leurs visions sur les questions d'actualité, ce qui leur permet de s'imposer et de faire respecter leurs positions. Il estime que le problème de financement n'est pas la première préoccupation des pays africains qui possèdent leurs propres ressources. Il relève, cependant, l'existence d'inégalités dans les relations commerciales internationales caractérisées notamment par la fermeture de certains marchés porteurs pour la région mais aussi par l'amélioration de la production. M. Messahel plaide pour une coopération basée sur les principes d'équité et d'égalité. Il affirme dans ce même contexte que les revenus des pays du nord de l'immigration représentent trois fois plus l'aide qu'accordent ces pays aux pays africains. De son côté, le président du CNES, Mohamed Séghir Babbès, a affirmé que cette assemblée générale doit répondre à une préoccupation essentielle relative à l'utilité, la pertinence et l'efficacité de l'UCESA en Afrique. «C'est une organisation qui doit être orientée vers les attentes et les exigences des problèmes du continent africain. Une réflexion doit être menée pour que l'UCESA reflète les inspirations de la société civile et répondre aux préoccupations posées» a-t-il indiqué. M. Thomas Sanon, président du Cnes du Burkina Faso, et actuel président de l'UCESA, a souligné la nécessité de débattre des questions nationale, régionale, continentale et même internationale au sein des CNES. L'Algérie va abriter le siège de l'UCESA qui sera inauguré aujourd'hui à Alger. Cette session sera consacrée à la présentation des différents rapports ayant marqué la précédente session avec une évaluation de toutes ses activités et l'élection du nouveau président pour le prochain mandat.