Après la menace de radiation des enseignants grévistes, qui sera effective cette semaine, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, est monté encore une fois au créneau en brandissant hier la menace de poursuivre en justice, au nom du gouvernement, «les syndicats qui refuseraient de respecter une décision de justice». M. Benbouzid a indiqué que la justice prononcera la dissolution de ces syndicats, allusion faite au Cnapest et à l'Unpef. Intervenant à la conférence des directeurs de l'éducation nationale, le ministre de l'Education a écarté le risque de l'année blanche, et ce, en dépit du mouvement de grève illimitée des enseignants. «Il n'y aura pas d'année blanche et personne n'a le droit de s'aventurer avec un droit constitutionnel», a déclaré M. Benbouzid en réponse aux deux syndicats. L'orateur a souligné que le gouvernement a réaffirmé la nécessité de mettre fin à la grève, puisque, a-t-il ajouté, les enseignants ont bénéficié d'une augmentation salariale importante pour laquelle une enveloppe financière de 420 milliards de dinars est dégagée par l'Etat. Les augmentations annoncées qui varient entre 29 et 33%, a précisé M. Benbouzid, seront appliquées à partir du mois en cours. «Il est inadmissible que des gens doutent des décisions du gouvernement», a déclaré le ministre de l'Education en précisant, par ailleurs, que la prime de rendement sera versée à l'ensemble des enseignants. Concernant la mise en application de la décision relative à la radiation des enseignants grévistes de la Fonction publique, M. Benbouzid a affirmé que le gouvernement ira plus loin pour mettre fin à la grève. A cet effet, l'orateur a révélé la décision du gouvernement de la mise en place de trois commissions. La première installée au niveau de la justice sera présidée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, la seconde commission qui sera composée de l'ensemble des walis sera présidée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Zerhouni, et la troisième réunira le secteur de l'éducation et la Fonction publique qui aura pour mission de procéder au remplacement des enseignants radiés. Le ministre a indiqué qu'une mise en demeure sera adressée aujourd'hui aux enseignants qui ne reprendront pas le travail. «Au bout de 48 heures, tout enseignant qui refuse de reprendre le travail sera radié de la Fonction publique», a averti le ministre, en précisant que tout dialogue avec les syndicats est conditionné par l'arrêt définitif de la grève générale. «Il n'y aura aucun dialogue avec les syndicats s'il n'annonceront pas l'arrêt définitif de la grève et la reprise du travail», a averti M. Benbouzid.