La menace de boycott des examens n'a pas laissé indifférent le ministre de l'Education. Après les nombreuses menaces de boycotter les examens du deuxième trimestre, le ministère de l'Education nationale a décidé de sortir de sa réserve pour tenter de calmer les ardeurs des syndicalistes du secteur de l'éducation. Il a alors décidé d'adresser hier une «Lettre ouverte à la communauté éducative» pour mettre les choses à plat et reprendre le dialogue. Dans cette dernière, Boubekeur Benbouzid a fait part de son incompréhension quant à l'attitude de certains syndicats d'enseignants qui brandissent de manière systématique la menace de grève. «Au moment même où les pouvoirs publics sont en voie de finaliser le dossier du régime indemnitaire du secteur de l'éducation nationale, certains syndicats d'enseignants brandissent encore et de manière systématique des menaces de grève», a-t-il indiqué dans sa lettre. Et de poursuivre: «Comment expliquer cette attitude alors que le gouvernement s'est engagé à répondre favorablement aux revendications de revalorisation des salaires?». Est-ce une mesure désespérée du ministre pour calmer les syndicalistes et éviter la grève du corps enseignant prévue avant le 25 février et ses conséquences, notamment sur les classes d'examen? On serait tenté de le croire, notamment lorsqu'il explique que son département n'a pas hésité à faire marche arrière à plusieurs reprises dans un souci d'apaisement. «Il y a lieu de relever que durant toutes les périodes de perturbation, le MEN a toujours privilégié le dialogue et la concertation avec ses partenaires socioprofessionnels (...) il a souvent fait preuve de magnanimité en annulant ses propres mesures coercitives, prévues par la réglementation, à l'égard des grévistes», a-t-il relevé. Il a ajouté dans ce sens, que la grève de trois semaines, lancée le 8 novembre dernier, a beaucoup affecté le programme pédagogique, notamment dans les classes d'examen et que les retards n'ont pas encore été rattrapés. Le ministre n'a pas hésité à mettre en danger cette mesure désespérée en révélant ses soupçons sur les vraies raisons derrière ces menaces de grève. «Lorsqu'on considère que le ministère de l'Education nationale est le premier secteur à avoir élaboré (...) un projet de régime indemnitaire allant dans le sens de l'amélioration de la condition salariale des enseignants, l'on ne peut que s'interroger sur les véritables motifs de ces menaces de grève», indique-t-il. «Brandir des menaces de grèves, accentuer la pression, en tentant de provoquer des décisions hâtives pour le secteur de l'éducation, qui ne pourraient qu'être déconnectées du processus global engagé par le gouvernement, desservira inévitablement la cause des enseignants», écrit M.Benbouzid. Les enseignants sont prêts à dispenser leurs élèves de leurs cours durant une semaine reconductible pour arriver à leurs fins. En effet, après une grève ouverte qui a paralysé, en début d'année, les établissements scolaires, les syndicats menacent encore une fois de reprendre leur mouvement avant le 25 février prochain. Ce retour à la protestation est motivé, entre autres, par le retard enregistré dans la prise en charge effective des dossiers des oeuvres sociales, de la médecine du travail et du transfert du dossier du régime indemnitaire vers la commission ad hoc. Les syndicalistes ont convenu de recourir au boycott des devoirs et compositions du deuxième trimestre, au gel des activités des professeurs responsables de matières et de classes jusqu'au règlement du dossier financier par la tutelle. D'autres vont même jusqu'à menacer de boycotter les examens de fin d'année, notamment le baccalauréat, faisant planer ainsi le spectre de l'année blanche.