L'Algérie compte 13 200 insuffisants rénaux et plus de 1000 greffés. La prise en charge d'un insuffisant rénal coûte deux millions de dinars. L'annonce a été faite par des spécialistes des maladies rénales, à l'occasion de la journée mondiale du rein coïncidant avec le deuxième jeudi du mois de mars de chaque année. Rappelant que la maladie rénale chronique est insidieuse, les spécialistes en médecine ont tenu à sensibiliser contre sa propagation. Intervenant au forum du quotidien El Moudjahid, le Pr Rayane a indiqué que le souci majeur actuel concerne la qualité de la prise en charge des patients et de la sensibilisation des citoyens. Il a affirmé que «des dérives sont constatées dans beaucoup de centres d'hémodialyse, notamment ceux relevant du secteur privé», ajoutant que l'ouverture de ces centres doit être organisée, évaluée et contrôlée. Selon l'orateur, la principale mission des centres d'hémodialyse consiste à «assurer correctement les soins aux patients et non le gain facile». Par ailleurs, le Pr Rayane a estimé à presque 6 millions le nombre d'Algériens qui présentent un risque d'atteinte rénale et 1,5 million le nombre de ceux atteints par une maladie rénale chronique. Il a précisé que cette affection touche 20% des hypertendus, 30% des patients dyslipidémiques, 25% des sujets âgés de plus de 60 ans et 60% des patients traités contre un cancer. La prévalence de l'insuffisance rénale chronique terminale en Algérie chez l'enfant est estimée, quant à elle, à 150 nouveaux cas par an. L'intervenant a rappelé que le nombre de nouveaux malades présentant une insuffisance rénale terminale, qui nécessite un traitement soit par dialyse ou par transplantation, est estimé à 3500 cas par an. L'invité d'El Moudjahid a indiqué que la prévalence de l'insuffisance rénale chronique terminale en Algérie a atteint 408 personnes par million d'habitants en 2009, soulignant toutefois que le pays a connu un «essor important» dans le traitement de la maladie par le développement des méthodes substitutives de la fonction rénale. Regrettant que le traitement par transplantation rénale, qui constitue la meilleure méthode thérapeutique ait été délaissé au profit de techniques plus onéreuses (hémodialyse et dialyse péritonéale), le spécialiste a appelé les parties impliquées dans la prise en charge de cette affection à l'élaboration d'un plan national de l'insuffisance rénale chronique. Ce plan, qui sera précédé, a-t-il dit, par la mise en place d'un registre national de l'insuffisance rénale chronique, permettra de mesurer, en terme de prévalence, la répartition actuelle des patients selon les différents modes de traitement (dialyse et greffe), d'estimer l'incidence de la maladie, de connaître les principales étiologies et d'apprécier les besoins futurs.