Les grèves récurrentes de l'Education ont fait flipper les parents d'élèves, inquiets quant à la scolarité de leurs enfants. Ils se trouvent, dès lors, contraints de payer plus cher les cours particuliers, histoire de rattraper les cours perdus durant ce débrayage. En effet, se trouvant devant le fait accompli et vu que tous les établissements scolaires ont entamé les examens quelques jours après la reprise, voire le lendemain, les élèves n'ont pas trouvé d'autres solutions pour «affronter» les épreuves, que les cours de soutien. Ce sont les enseignants -adeptes des cours à domicile- qui se réjouissent en cette période de compositions précipitées, ne niant pas la demande croissante des cours de soutien. C'est le cas de Amina G., une étudiante en quatrième année en licence d'anglais qui donne des cours d'anglais à domicile. Elle nous a expliqué qu'actuellement, le volume des horaires des cours à domicile a augmenté. Les élèves, ainsi que leurs parents stressent à l'idée que les compositions aient été fixées aussi hâtivement, après une trêve qui a duré longtemps», témoigne-t-elle, ajoutant qu'elle n'a jamais vu défiler chez elle autant d'élèves, dont des anciens lycéens qui ont repris après un arrêt de quelques mois. Quant au tarif des cours, Amina confie qu'elle ne profite pas de la situation pour augmenter ses prix. Son tarif est de 1000 DA par mois, à raison de deux heures par semaine. C'est la moyenne du coût de ces cours tant convoités en cette période de «perturbation scolaire». Certains professeurs de mathématiques et de physique demandent 1500 DA pour le même volume des horaires. Soit plus que les tarifs proposés dans les écoles de soutien agréées qu'ils assurent pour l'équivalent de 1200 DA par mois. C'est ce qu'a souligné une parente d'élève, dont les deux enfants prennent des cours de soutien. «Les parents sont ruinés mais ce genre de cours sont devenus indispensables, vu la situation actuelle de l'éducation», témoigne-t-elle, enchaînant que c'est grâce à ces cours que ses enfants ont pu se rattraper. Un avis qui n'est pas partagé par Nadia M., une enseignante de mathématiques dans un CEM à Bologhine (Alger) qui juge l'inquiétude de certains élèves et de leurs parents démesurée. «Beaucoup de bruit pour rien», nous dira-t-elle, développant que les cours en classe suffiront largement pour rattraper le temps perdu, de façon à ce que les élèves en classes d'examen passent leurs épreuves de fin d'année dans la sérénité. «C'est une question d'organisation», ajoutera-t-elle. Notre enseignante a d'ailleurs récemment arrêté de prodiguer des cours de soutien. Elle précise néanmoins qu'elle les assurait pour 120 et 150 DA de l'heure. Un tarif qu'elle juge relativement abordable, vu que la plupart des enseignants atteignent les 200 DA. Un vrai marché de cours qui arrange, tout de même, beaucoup de parents, soucieux de l'avenir de leurs enfants.