L'année scolaire 2009-2010 touche à sa fin et les inquiétudes des uns et des autres ne cessent de s'accroître. Si certains enseignants estiment que les débrayages récurrents survenus cette année ne présentent pas un obstacle au bon déroulement de l'épreuve, avançant que les examens finaux porteront uniquement sur les leçons dispensées , les parents d'élèves, eux, redoutent l'épreuve et s'attendent à un taux de réussite en dessous de la moyenne. «On s'estimera gagnants si le pourcentage de réussite atteint les 35%», nous dira Mustapha Taliouine, vice-président de l'association des parents d'élèves du lycée Okba Ibn Nafaa d'Alger. Celui-ci s'est montré très sceptique quant au rattrapage des cours perdus. Pourtant, une liste de leçons sur lesquelles portent les épreuves a été communiquée par l'académie, d'après la même source. Non convaincu par la déclaration du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, à propos du rattrapage qui a été accompli, le vice-président de l'association en question a signalé que les leçons citées dans le communiqué ont été bel et bien rattrapées. «Mais reste à savoir si elles ont été assimilées comme il se doit par les élèves», souligne-t-il, insistant sur le fait que les leçons en question ont été dispensées «sous forme de polycopies». Raison pour laquelle la majorité des élèves n'assistent pas au cours. La plupart d'entre eux préfèrent suivre des cours particuliers. «Et ce sont en général des cours assurés par les mêmes enseignants qui assurent les cours en classe», ajoute-t-il. «Comment parler de rattrapage achevé, alors qu'on assiste, comme ces derniers temps, à un absentéisme flagrant des enseignants ?» s'indigne notre interlocuteur, précisant qu'une trentaine d'enseignants se sont absentés dimanche dernier. M. Taliouine précise qu'il ignore la cause de ces absences mais il souhaite des efforts plus rigoureux de la part des professeurs. «A commencer, entre autres, par assurer des cours de rattrapage convenablement au lieu de distribuer des leçons photocopiées». Le rattrapage des cours, selon lui, a été «galvaudé». Le programme de rattrapage décidé par le ministère ne correspond nullement à la réalité. «Il s'agit d'une solution qui ne s'applique pas sur le terrain», estime M. Taliouine. Un avis partagé par les syndicats de l'éducation En dépit de quelques enseignants qui restent confiants quant à l'examen du baccalauréat, les syndicats ne nient pas les retards générés par les débrayages qu'ils ont déclenchés cette année. Ils n'ignorent pas non plus le fait que les cours perdus ne seront pas rattrapés dans leur totalité. D'autant que le problème de surcharge du programme scolaire n'est pas à sous-estimer. Ils estiment que les examens finaux de cette année – particulièrement le baccalauréat – ne serviront à rien du moment que «les élèves n'ont bénéficié durant cette année scolaire que de 50% du programme», dira le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie, Achour Idir. Ce qui va induire, «à coup sûr», des difficultés pour le futur bachelier une fois arrivé à l'université. «On ne peut rattraper en une semaine un programme perturbé durant les périodes de grève», s'est-il exprimé. Le casse-tête des rattrapages n'est pas seulement une préoccupation des parents d'élèves, mais aussi des candidats eux-mêmes. Ces derniers ne cessent de se plaindre de l'accélération des cours qui a créé un cafouillage générant malaise et appréhension. Interrogés, des élèves de terminale ont exprimé leur désarroi quant au déroulement de l'épreuve qu'ils redoutent au fur et à mesure que la date approche, d'autant plus que les leçons n'ont pas été achevées, selon eux.