Américains et Européens cherchent toujours une explication à ce canular diffusé par une chaîne de télévision géorgienne, annonçant l'entrée de chars russes à Tbilissi et la mort du président Mikhaïl Saakachvili. L'opposition géorgienne a accusé directement le pouvoir en place d'être derrière ce montage sensationnaliste aux desseins obscurs. Mieux vaut des luttes internes qu'une seconde guerre éclair, soupirent Washington et Bruxelles avant de se retourner vers les Territoires palestiniens occupés. Cette fois-ci, point de fumisterie. L'armée d'Ehud Barak est bel et bien en train de mener une guerre des petits pas, évitant une réplique de la grande offensive dans Ghaza qui devrait conduire les hauts responsables de l'establishment israélien vers la CPI. Mais comme la politique du box vide piétine le droit international, la soldatesque de Barak est autorisée à charger avec des balles en caoutchouc ou avec des balles réelles. La judaïsation d'Al Qods mériterait bien une telle couverture de la part des snipers israéliens. Parce qu'en ce moment c'est de cela et rien que de cela dont il s'agit. On ne sait trop si Joe Biden a accepté les excuses de Benjamin Netanyahou, à propos de l'annonce de la construction de 1600 nouveaux logements à Al Qods, mais ce qui est sûr le gouvernement de Tel-Aviv ne renoncera pas à sa politique expansionniste. Pourquoi la communauté internationale voudrait-elle qu'elle cesse alors qu'elle est pratique courante depuis la nuit des temps ? En fait, depuis 1942 ? Que la colonisation rende un peu plus malade Barack Obama, qui doit à présent s'investir personnellement pour faire aboutir sa réforme de la santé, cela ne décourage aucunement l'Etat hébreu. Non seulement la colonisation va se poursuivre à Al Qods mais également dans sa partie Est, au cas où les Palestiniens songeraient encore à en faire leur future capitale. Alléluia, la soif de paix de Netanyahou n'était qu'un canular d'Etat. Il n'a fait que le confirmer en souhaitant la bienvenue au président Lula. Parce qu'il faut le préciser, le Brésilien n'a pas été invité pour servir d'intermédiaire entre les deux parties en conflit, le plan américain demeurant sacré malgré ses déficiences. Mais pour soi-disant jouer les premiers rôles de médiateur entre l'Etat hébreu et les mollahs d'Iran. Car, à vrai dire, le gouvernement Netanyahou espère que Brasilia n'émette plus de signaux contraires à ceux du front des pro-sanctions contre la République islamique d'Iran. Alléluia ! D'habitude critique envers les autorités israéliennes, l'hôte de Netanyahou se laissera-t-il berner par la prestation de «Bibi» devant les députés de la Knesset ? Il y a peu de chance qu'il retourne sa veste, le président brésilien a même refusé de se rendre sur le mémorial dédié au sionisme. D'où le boycott oiseux de sa visite par le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, qui a dû se pencher de nouveau sur le dossier qui lui tient tant à cœur depuis qu'il a pris sa retraite de physionomiste à l'entrée des boîtes de nuit branchées de Tel-Aviv : déchoir les Arabes d'Israël de leur nationalité et les compter parmi les millions de réfugiés palestiniens. Une déportation programmée qui n'a rien d'un canular géorgien.