Suite à la circulaire du ministère de Commerce stipulant l'interdiction d'exportation de pâtes alimentaires algériennes fabriquées à partir de blé tendre et dur subventionné, les exportateurs algériens affirment avoir perdu leurs parts de marché à l'étranger. Contacté hier, le secrétaire général de l'association nationale des exportateurs algériens, Naceur-Eddine Kara, nous a affirmé que «la décision interdisant l'exportation des pâtes alimentaires au label algérien et produites à partir de blé tendre et dur subventionné a fait perdre aux exportateurs nationaux leurs parts de marché à l'étranger, des parts qui ont été récupérées par les opérateurs marocains et tunisiens. A cause de cette décision, la France est devenue également le premier exportateur de couscous dans le monde. L'Algérie, qui était un important exportateur de ce produit vers des pays de l'hémisphère nord, comme le Canada, cède le terrain aux autres pays. Les pertes financières sont de l'ordre de 10 à 15 millions de dollars, a-t-il avancé, puisque ce sont les recettes engendrées par le commerce de ces produits à l'échelle internationale. Ce qui se produit en Algérie est «dramatique» aux yeux du SG de l'Anexal, «puisque dans tous les pays du monde, les exportations sont encouragées». Les Etats subventionnent, selon lui, les matières premières ou les produits jugés stratégiques. Comme en témoigne l'exemple des Etats-Unis d'Amérique qui subventionnent les grands exploitants agricoles de la fédération. Pourtant, le pays de l'Oncle Sam est réputé être un fervent défenseur de l'ultralibéralisme. Autre exemple, l'Union européenne subventionne également les agriculteurs. Cette politique a permis à l'Espagne et au Portugal de rebondir sur la scène mondiale grâce à leurs exportations de produits agricoles. Ces exemples prouvent pour la corporation des exportateurs algériens que la circulaire du ministère du Commerce interdisant les exportations de pâtes alimentaires n'est nullement au bénéficie de l'économie algérienne, qui cherche tant bien que mal à diversifier les exportations hors hydrocarbures. Selon notre interlocuteur, rien n'empêche les exportateurs algériens à importer du blé. Dans le même registre, il a indiqué que «seuls 20% du blé subventionné par l'OAIC sont vendus aux exportateurs concernés. Les 80% restants sont importés par les exportateurs eux-mêmes». Raison pour laquelle, a-t-il estimé, «l'Office algérien interprofessionnel des céréales a sommé les transformateurs de la filière à faire part de leur besoins avant la fin du mois en cours».